LLes signataires réclament des mesures fortes. Sept ans après le lancement du mouvement #MeToo, 147 personnalités, dont de nombreuses actrices, interpellent, dans une tribune publiée ce mardi 14 mai dans Le mondeà une loi globale contre les violences sexuelles, alors que s’ouvre le 77e édition du Festival de Cannes qui est menacée de nouvelles accusations.
” Nous sommes 100, mais en réalité nous sommes des centaines de milliers », écrivent les signataires de cette pétition également publiée par le quotidien et initiée par La Fondation des Femmes, #Metoomedia et l’actrice Anna Mouglalis.
LIRE AUSSI « Alors, on est nus sous le chemisier ? » : quand l’hôpital fait son #MeToo ” Nos discours #MeToo ont révélé une réalité entourée de déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques et non exceptionnelles. Or (…), qui nous écoute vraiment ? » Parmi les signataires figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les auteurs Leïla Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora, et le comédien Philippe Torreton.
” Depuis sept ans, nous parlons pour nous-mêmes et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire », écrivent-ils. ” Nous ne sommes pas des chiffres : des femmes et des hommes de tous horizons professionnels, nous nous rassemblons pour réclamer une loi globale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, l’impunité s’accroît. »
Clarifier la définition du viol
Les signataires jugent notamment « «inacceptable» que le taux de rejet des plaintes pour violences sexuelles « a atteint le taux fou de 94% en 2022″ et préviennent qu’ils n’acceptent plus ” l’annonce fait effet sans suite ».
” Ajouter le seul mot consentement à la loi ne permettra pas de rattraper le retard catastrophique de la France dans ce domaine», estiment-ils, en référence à l’engagement pris en mars par Emmanuel Macron.
Les signataires demandent : une loi globale qui clarifiera, entre autres, la définition du viol et du consentement, introduira celle de l’inceste, jugera les violeurs en série pour tous les viols connus, étendra les ordonnances de protection aux victimes de viol, facilitera le recueil des preuves, créera des brigades spécialisées, interdire les enquêtes sur le passé sexuel des victimes.
LIRE AUSSI Délinquance : les violences sexuelles explosent chez les mineursCette loi doit également permettre « un accès immédiat et gratuit aux soins des psychotraumatisés, pour enfin donner les moyens financiers à cette politique publique et aux associations qui la mettent en œuvre », ajoutent-ils.