Un grand-père jugé à Bourg-en-Bresse (Ain) pour inceste envers trois de ses petites-filles, dont l’une avait signalé les faits via une boîte aux lettres “Papillons”, installée par une association, a été condamné ce lundi 24 septembre à 12 ans de réclusion criminelle.
“Aucune peine ne pourra jamais égaler la souffrance que vous avez causée à de très jeunes enfants qui étaient à votre merci”, a déclaré le président du tribunal correctionnel, Antoine Molinar-Min.
Cette peine, inférieure aux 15 ans de prison requis par la procureure générale Sandra Coelho, s’accompagne de cinq ans de suivi socio-judiciaire. Le prévenu de 73 ans était jugé à huis clos pour viols et agressions sexuelles sur l’une de ses petites-filles (celle qui avait brisé le silence), aujourd’hui âgée de 13 ans, et pour agressions sexuelles sur deux cousines de cette dernière lorsqu’elles étaient mineures.
Une note laissée dans une boîte aux lettres
Le grand-père a reconnu avoir touché les trois femmes, mais a nié le viol. Le tribunal l’a cependant reconnu coupable des deux chefs d’accusation. Après l’annonce du verdict, les avocats des parties civiles ont fait part de leur satisfaction à l’AFP.
L’affaire a été particulièrement médiatisée en raison de la nature du canal utilisé par l’une des petites-filles en juin 2022 pour dénoncer ce que son grand-père lui faisait subir depuis deux ans.
La victime avait 10 ans lorsqu’une boîte aux lettres de l’association Les Papillons, qui a pour but de libérer la parole des enfants victimes de violences, a été installée dans son école primaire de Vonnas (Ain). Le jour même de son installation, elle y a glissé un petit mot sans équivoque :
“Il a touché mon bas et mon haut et il a aussi mis son bas dans mon bas et j’ai essayé de le retirer mais il n’a pas voulu (sic)”, écrit la jeune fille sur ce papier que l’AFP a pu consulter.
La décision de tenir le procès à huis clos a été justifiée par la nécessité, selon le tribunal, de “protéger” les victimes de l’emballement médiatique, même si elle a été mal accueillie par les parties civiles. La mère de la victime a finalement déclaré à la presse qu’elle “comprenait” cette décision.
Pour l’association Les Papillons, qui recense 350 boîtes aux lettres dans les établissements scolaires (du primaire au lycée), cet essai est “la preuve que les enfants attendent que quelqu’un leur prête main-forte”, selon son président Laurent Boyet.
Article original publié sur BFMTV.com