15 maires bretons s’en prennent à l’Etat

Quinze maires bretons ont saisi la justice pour dénoncer le non-respect par l'État des droits humains fondamentaux dans les Ehpad publics dont ils ont la charge et qui souffrent d'un manque de moyens (SEBASTIEN BOZON)

Quinze maires bretons ont saisi la justice pour dénoncer le non-respect par l’État des droits humains fondamentaux dans les Ehpad publics dont ils ont la charge et qui souffrent d’un manque de moyens (SEBASTIEN BOZON)

Quinze maires bretons ont saisi la justice jeudi pour dénoncer le non-respect par l’État des droits humains fondamentaux dans les Ehpad publics dont ils ont la charge et qui souffrent d’un manque de moyens, a annoncé à l’AFP le maire de Plouha (Côtes-d’Armor). ), Xavier Compain.

Les dossiers ont été transmis jeudi au tribunal administratif de Rennes et remis à la ministre déléguée chargée des personnes âgées Fadila Khattabi, lors d’une réunion au ministère en présence de plusieurs élus bretons, maires et présidents de conseils départementaux, a-t-elle précisé. il explique.

Les demandes préalables d’indemnisation pour tous ces cas s’élèvent à sept millions d’euros, selon le maire.

Les dossiers, qui varient selon les mairies (Plouha, Plouaret, La Roche-Jaudy…) et les établissements, dénoncent un manque de respect des droits humains fondamentaux, évoquant par exemple « les toilettes des résidents faites plus rapidement, les soins bucco-dentaires reportés ». les travaux dentaires, le fait qu’on soit passé de l’alimentation normale au mouliné, etc. », a détaillé M. Compain.

Les élus estiment que « 10 à 12 milliards d’euros par an » sera le budget nécessaire pour « remettre les Ehpad sur les rails » au niveau national et « les maintenir en état de marche », selon M. Compain.

Ils demandent également un financement de la cinquième branche de la Sécurité sociale et une loi sur la vieillesse pour avoir « une vision à long terme ».

Au cours de la réunion, les élus ont estimé qu’ils n’avaient pas reçu de réponses concrètes de la part de la ministre, qui selon eux a indiqué que la création d’une nouvelle contribution n’était pas exclue et qu’elle comptait se tourner vers le Cese (Conseil économique, social et environnemental). ) sur la faisabilité d’une loi sur la vieillesse.

« L’enjeu pour nous dans ce rapport de force est d’avoir un mouvement à l’échelle nationale. L’objectif est de passer de 15 à 50 cas, voire plus, afin d’avoir un effet de masse », a souligné M. Compain.

Ces maires font partie du mouvement « Territoires en résistance pour la vieillesse », qui regroupe désormais quelque 350 communes, majoritairement bretonnes, et qui se constituera en association le 23 mai, lors d’un rassemblement à Plouha pour le premier anniversaire de la mouvement.

Contactée par l’AFP, Mme Khattabi a rappelé que « la part de l’Etat dans le financement des Ehpad, y compris bretonnes, n’avait cessé d’augmenter ces dernières années ». En 2019, la branche autonomie de la Sécurité sociale a participé à hauteur de 8,5 milliards par an, une somme qui atteint aujourd’hui 12,5 milliards, a-t-elle précisé.

« Il n’en demeure pas moins que des difficultés demeurent », d’où la décision récemment annoncée d’augmenter de 5% les dotations annuelles des ARS (agences régionales de santé) aux Ehpad publics, a-t-elle expliqué.

Elle a également rappelé le lancement d’une « expérimentation avec 20 départements volontaires pour que l’État renforce son rôle dans le financement des Ehpad » : « C’est une étape importante pour résoudre durablement ces difficultés », a-t-elle déclaré. , estimant que « toutes ces avancées récentes auront un impact positif sur les finances des Ehpad bretons ».

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