EUROPÉEN : CHANCE OU CHUTE ? (3/5) – Le choix d’une tête de liste peut aussi bien mettre une personnalité sur orbite que circonscrire ses ambitions. A l’approche du 9 juin, Le Figaro revient sur les élections les plus marquantes. Comme celle de 1994, lorsque la liste socialiste fut fragilisée par celle de Bernard Tapie.
14 juillet 1994, Palais de l’Élysée. Un soleil éclatant illumine les jardins présidentiels où se déroule la traditionnelle garden-party. Au pouvoir depuis treize ans, le chef de l’Etat François Mitterrand se soumet en marge de la réception à un exercice imposé mais en majesté : un grand entretien sur TF1 et France 2. Interrogés par Patrick Poivre-d’Arvor et Alain Duhamel sur la balance du pouvoir issu des élections européennes, organisées un mois plus tôt, le chef de l’Etat se plaît à rappeler le score obtenu par la tête de liste PS. «Je ne pensais pas que les socialistes arriveraient à 14% (14,49%)», claque-t-il. Une manière de planter une banderille dans le dos de son ennemi juré : Michel Rocard.