“Pour en finir avec la domination masculine”, une “feuille de route” signée par plus de 200 hommes, dont l’écrivain Gaël Faye, l’humoriste Guillaume Meurice et le chanteur Eddy de Pretto, a été mise en ligne samedi par Libération, en réaction au procès pour viol de Mazan qui s’est ouvert le 2 septembre et dont nous suivons chaque étape.
« L’affaire Pelicot nous a prouvé que la violence masculine n’est pas une affaire de monstres, c’est une affaire d’hommes, de Monsieur Tout-le-Monde », écrit l’activiste et thérapeute Morgan N. Lucas, auteur de cet article.
« Dire « tous les hommes » revient à parler d’une violence systémique perpétrée par tous les hommes, car tous les hommes, sans exception, bénéficient d’un système qui domine les femmes. Et comme nous sommes tous le problème, nous pouvons tous faire partie de la solution », poursuit-il.
« Arrêtons de considérer que le corps des femmes est à leur disposition »
« Arrêtons de considérer que le corps des femmes est un corps à notre disposition (…) ; arrêtons de nous contempler le nombril, d’inverser le fardeau victimaire (…) ; arrêtons de penser qu’il existe une nature masculine qui justifie nos comportements ; arrêtons de perpétuer les boys’ clubs, de protéger nos homologues masculins », énumère cette « feuille de route ».
L’acteur et réalisateur Gilles Lellouche, le dramaturge Alexis Michalik, le rappeur Vin’s et l’aidant et écrivain Martin Winckler figurent parmi les 200 signataires.
L’article évoque le procès du viol de Mazan – une femme droguée par son mari, Dominique Pelicot, et violée pendant dix ans par des dizaines d’hommes aux profils très différents. Ce procès, très médiatisé, a vu le retour en force du hashtag #notallmen sur les réseaux sociaux.
« Il va falloir arrêter de demander aux femmes de faire le travail à notre place »
Avec cette expression, les internautes, majoritairement des hommes, entendent dénoncer toute généralisation, estimant qu’il s’agit avant tout d’un problème individuel et non systémique.
« Beaucoup disent que le procès des 51 violeurs est en réalité le procès de la masculinité. Beaucoup s’en offusquent, trouvant de bon ton de s’indigner d’être mis dans le même panier plutôt que de se révolter contre les atrocités orchestrées par Dominique Pelicot et cautionnées par tant d’autres hommes », déplore Morgan N. Lucas dans son texte.
Sans le nommer, la militante répond aussi aux propos de l’acteur Vincent Lindon qui demandait lors d’une interview sur France Inter en mai “une feuille de route” pour être une meilleure féministe. “La voici, donnée par un homme à d’autres hommes parce qu’il va falloir arrêter de demander aux femmes de faire le travail à notre place”, écrit le thérapeute, énumérant les changements attendus en dix points.