Ouvriers d’entretien, aides à domicile, caissiers, éboueurs, livreurs, ouvriers agricoles… Les travailleurs essentiels à la société – mis en lumière lors de la crise du covid – représentent 11 millions de travailleurs salariés sur 28 millions, selon une étude de la fondation Travailler autrement. Parmi leurs multiples contraintes, celle de la monoparentalité est particulièrement marquante.
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La fondation Working Differently les a surnommés les « invisibles ». Ce sont des hommes et des femmes qui exercent des professions différentes, dans des secteurs différents, avec des niveaux d’éducation différents. Sarah Lemoine revient sur l’étude publiée par la fondation.
franceinfo : Qui sont ces travailleurs « invisibles » ?
Sarah Lemoine : Il peut s’agir d’agents d’entretien, d’aides à domicile, de caissiers, d’éboueurs, d’ouvriers agricoles ou de chauffeurs-livreurs. Ils vivent en ville, en banlieue ou à la campagne. Ils se déplacent en voiture ou en transports en commun. Pourtant, lorsqu’on les interroge, ils forment un groupe homogène par le nombre de contraintes qui pénalisent leur quotidien. 36 contraintes, selon l’étude, liées à la précarité financière, à la pénibilité du travail, à la vie de parent souvent solo, à l’impossibilité de maîtriser son temps, aux déplacements difficiles ou coûteux et au manque de reconnaissance. Chaque frein amplifie l’autre et provoque un sentiment d’emprisonnement.
Qu’est-ce qui différencie les invisibles des autres actifs ?
Leurs revenus sont nettement inférieurs. Moins de 2000 euros en moyenne, soit 600 euros de moins. Ils s’appuient davantage sur le crédit à la consommation. Ils sont plus nombreux à renoncer aux soins, aux vacances et à faire le plein à la pompe. Ils travaillent selon des horaires plus irréguliers et fragmentés, les week-ends et les jours fériés. Ils sont plus nombreux à identifier un risque professionnel lié à leur métier, des postures difficiles par exemple ou le port de charges lourdes. Ils jugent leur management plus brutal et indifférent à leur situation. Seul un quart d’entre eux se sentent capables de travailler jusqu’à leur retraite. Enfin, ils sont plus souvent absents pour s’occuper de leurs enfants.
La Fondation Travailler Autrement tire la sonnette d’alarme sur ce dernier point ?
En effet, le nombre de familles monoparentales a doublé en France au cours des 30 dernières années. Ils sont aujourd’hui deux millions. L’étude montre cependant qu’il y a quatre fois plus de familles monoparentales parmi les invisibles que parmi les autres actifs. Et que sur 100 mères célibataires qui travaillent, 73 viennent de l’invisible. « Des femmes qui le paient à tous les niveaux », selon le président de la fondation, Patrick Levy-Waits, qui invite à repenser le modèle social à l’aune de ce qu’est la société aujourd’hui. Il appelle également les entreprises et les pouvoirs publics à se saisir du sujet.
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