Ce lundi 20 mai marque un jour majeur pour les victimes du sang contaminé au Royaume-Uni. Entre les années 1970 et 1980, plusieurs milliers d’hémophiles et des dizaines de milliers de patients transfusés ont reçu des produits sanguins porteurs du virus du VIH ou de l’hépatite C – des maladies potentiellement mortelles. Près de 50 ans plus tard, personne n’est officiellement tenu pour responsable et les victimes n’ont reçu qu’une indemnisation partielle. Aujourd’hui, une enquête publique doit présenter son rapport
Avec notre correspondant à Londres, Emeline Vin
Parmi les centaines de témoins entendus lors de l’enquête publique, Colin Smith a perdu son fils Colin en 1990, décédé du sida à l’âge de 7 ans.
” Je souhaite que les responsabilités soient établies, au sein du gouvernement, des autorités sanitaires. Je veux des excuses publiques – mais je ne m’y attends pas. Nous avons été ignorés, méprisés », confie-t-il.
L’enquête publique ne peut aboutir à des condamnations… Mais le juge à sa tête réclame déjà des réparations rapides. Robert James, séropositif depuis 40 ans, témoigne :
” J’ai reçu un paiement provisoire de 100 000 £ l’année dernière. Le gouvernement m’a versé des allocations alimentaires, mais ce n’était pas une compensation. C’est une stratégie légale : traîner les choses jusqu’à ce qu’on soit tous morts », déclare-t-il.
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Plus de 3 000 personnes sont déjà mortes à cause de sang contaminé.
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