Matignon a trouvé son nouveau locataire, mais le plus dur reste à faire. Plusieurs défis attendent désormais Michel Barnier, notamment la possibilité pour ce dernier d’éviter une motion de censure. Face à une Assemblée nationale fragmentée, de nombreuses questions restent en suspens, notamment la composition du gouvernement et les priorités du futur exécutif en matière de politiques publiques.
Michel Barnier attendu sur le pouvoir d’achat
Selon un sondage Harris Interactive Toluna, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation des sondés. 62% d’entre eux font du pouvoir d’achat le domaine d’action prioritaire du gouvernement que formera Michel Barnier. L’ancien négociateur du Brexit devrait également s’attaquer au système social (39%), à l’immigration et à l’insécurité (39%). Sur le perron de Matignon, lors de la passation de pouvoir, Michel Barnier a évoqué plusieurs chantiers prioritaires comme « l’accès aux services publics », « la sécurité au quotidien », « la maîtrise de l’immigration », mais aussi le travail et le pouvoir d’achat. Si ces sujets étaient déjà considérés comme prioritaires avant les législatives, seuls 41% des sondés pensent que le nouveau Premier ministre est en mesure de les prendre en compte de manière satisfaisante.
Malgré une période politiquement troublée et après deux mois d’hésitations sur la nomination d’un Premier ministre, la réforme des institutions n’est une priorité que pour 9% des sondés. La culture, la laïcité et la recherche sont les autres domaines jugés les moins prioritaires.
Une confiance relative pour les projets futurs
51% des sondés déclarent faire confiance à Michel Barnier. Parmi les premiers ministres nommés par Emmanuel Macron, seule Élisabeth Borne inspire moins confiance, tandis que son prédécesseur, Gabriel Attal, culmine à 56%. Malgré la confiance accordée par une petite majorité de sondés, la confiance fondée sur la proximité partisane est beaucoup plus nuancée. Le soutien est massif chez les sympathisants de Renaissance et de LR qui le soutiennent, respectivement, à 93% et 87%. Parmi les autres partis politiques, la confiance suscitée par Michel Barnier ne dépasse pas 45%. Chez les sympathisants du RN, qui a annoncé qu’il ne censurerait pas automatiquement Michel Barnier, seuls 40% lui font confiance. Sur la capacité de Michel Barnier à former un gouvernement résistant à une motion de censure, seuls 42% des sondés croient en lui. C’est une confiance nette chez les sympathisants de Renaissance (75%) et de LR (71%).
La composition du gouvernement sera aussi l’un des principaux défis de Michel Barnier s’il veut rester à Matignon. Une majorité des sondés (58%) souhaite un gouvernement composé de ministres issus de la société civile. Le premier parti politique cité pour rejoindre le gouvernement est le Parti socialiste (50%). La moitié des sondés souhaite donc voir des ministres socialistes rejoindre le gouvernement, gage d’ouverture. Néanmoins, l’ensemble du Nouveau Front populaire, dont le PS, critique la nomination d’un Premier ministre de droite et Olivier Faure a déclaré ce matin, sur France Inter, qu’aucune personnalité du PS ne rejoindrait un gouvernement dirigé par Michel Barnier. Sur la question de la composition du gouvernement et de l’orientation politique des ministres, l’opinion apparaît divisée. 49% espèrent des ministres issus des rangs de LR, 48% du RN, 46% des écologistes et 45% d’Horizons. L’enquête révèle une certaine incertitude sur la future composition du gouvernement, chaque camp politique souhaitant voir des ministres de son parti nommés au gouvernement.
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Méthodologie:
L’enquête a été réalisée en ligne le 5 septembre auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1 002 personnes âgées de plus de 18 ans. Pour un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10 %, la marge d’erreur est égale à 1,8 %. Dans ce cas, il y a 95 % de chances que le pourcentage réel soit compris entre 8,2 % et 11,8 %.