76 ans après la Nakba, les Palestiniens ont le sentiment que l’histoire recommence

Chaque 15 mai, les Palestiniens commémorent l’exil forcé de centaines de milliers de personnes après la création de l’État d’Israël. Un exil forcé qui rappelle aux Palestiniens la situation actuelle dans la bande de Gaza.

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Des Palestiniens transportent leurs affaires alors qu'ils fuient Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 mai 2024. (AFP)

Le 15 mai est une date qui marque une « catastrophe » pour les Palestiniens. Chaque année, ils commémorent la Nakba de 1948, lorsque 750 000 personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers après la création d’Israël. Un exil forcé et un déchirement avec le sentiment aujourd’hui pour les Palestiniens que l’histoire se répète avec la guerre dans la bande de Gaza.

Une clé est tout ce qui reste à Adnan. Tout ce qu’il a pu emporter avant de fuir sa maison à Gaza. Il ferma la porte puis partit, évoluant au rythme des attaques. D’abord dans le Nord, puis à Khan Younes, puis à Rafah pour vivre sous tente. Mais il y a dix jours, il a pu quitter l’enfer juste avant la fermeture du terminal. Aujourd’hui au Caire, avec sa mère et un de ses frères, Adnan se sent vide, perdu, en exil : « Je me sens comme mon grand-père pendant la Nakba, quand ils ont quitté leur maison. Je me sens triste parce que quitter notre maison était si difficile. Nous l’avons tellement aimé. Nous voulions y rester. J’ai gardé les clés. Nous voulons tous rentrer chez nous. « .

« Nous ne voulons pas vivre comme mon grand-père. Quand ils ont quitté la maison, ils ne sont jamais revenus. Alors nous attendons de pouvoir rentrer chez nous, Inch’allah. »

Adnan, Gazaoui

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Les Gazaouis encore coincés dans l’enclave ont le sentiment de vivre une « Nakba de l’intérieur ». Une errance qui dure depuis des mois grâce aux frappes et offensives israéliennes comme pour Youssef et sa famille. « Après Gaza, je suis allé à Deir al Balahdit Youssef. J’y ai passé presque trois mois, puis je suis allé à Rafah et maintenant je retourne à Deir al Balah où j’étais pour la première fois. Maintenant, je dois chercher une tente pour mes enfants. Je vais recommencer à travailler. Même les chats ne trouvent rien à manger. Même les chats crient.

La Nakba de 1948 n’est pas seulement un exil, mais aussi des destructions et des massacres. Pour Ibrahim Matar, historien palestinien, l’histoire se répète : « Ce qu’ils font à Gaza, ils détruisent des maisons. La plupart des personnes qui ont été tuées à Gaza sont des femmes et des enfants. C’est un grand crime. Ils répètent les crimes qu’ils ont commis en 1948. » Selon l’ONU, près de 450 000 Gazaouis ont été déplacés depuis le 6 mai.