Par
Paul Lesigne
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Du jeudi 29 au samedi 31 août 2024, une trentaine de jeunes ont participé au tournage d’un clip du jeune rappeur de Lexov Nicaydans le quartier de Hauteville Lisieux (Calvados). Le clip vidéo de la chanson Le paradis ou l’enfer dont la sortie est prévue « fin octobre », informe Salomé Genèse.
« Un héros pour eux »
Cette artiste plasticienne et chorégraphe bruxelloise est à l’origine de ce projet, monté au fil de rencontres. Une belle histoire qu’elle raconte avec le sourire. Depuis 2 ans, durant l’été, la Belge travaille avec la troupe Rêveurs New World, basée à Caen et qui se produit de temps en temps à Lisieux. « J’ai eu un gros coup de cœur pour Hauteville », assure-t-elle.
Lors de ses rencontres dans le quartier, l’été dernier, elle croise « un groupe de sept petits garçons de 6 à 14 ans » : « On s’entend très bien ! » Ils lui présentent l’artiste Nicay, « un héros pour eux », à travers sa chanson En silence :
« Nicay est un jeune rappeur talentueux originaire de Lisieux, soutenu et reconnu par une large communauté de jeunes de tous âges, du quartier de Hauteville et d’ailleurs. Il est devenu pour eux un symbole d’expression et de force. »
Entre la France, la Belgique et les Pays-Bas
Les jeunes ont alors demandé à Salomé Genès de réaliser une vidéo avec leur rappeur préféré. L’artiste les a pris au mot, et travaille sur le projet depuis l’année dernière. Contacté via les réseaux sociaux, Nicay a donné son feu vert.
La Bruxelloise a soumis l’idée à son amie Pien Van Grinsvenune réalisatrice de documentaires et de fictions originaire des Pays-Bas. Pour ce projet, elles ont chacune reçu le soutien de leur pays respectif : Salomé Genès de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la recherche en danse, et Pien Van Grinsven de la ville de Breda pour la réalisation d’un court-métrage. Le bailleur Partélios Habitat et le centre socioculturel du Caf sont partenaires.
Ateliers de trois semaines
Depuis mi-août 2024, les deux femmes travaillent à la préparation de la vidéo avec une trentaine de jeunes : création de masques en argile, ateliers d’écriture autour du rap, répétitions, etc. « Pendant trois semaines de résidence à Hauteville, nous avons travaillé directement dans les rues du quartier afin d’aller à la rencontre de ses habitants vivant dans un contexte en pleine mutation », racontent Salomé Genès et Pien Van Grinsven :
« En rejoignant nos ateliers de danse, les enfants ont exprimé le désir d’être visibles tout en étant protégés. C’est pourquoi nous leur avons demandé de créer leurs propres masques et de réfléchir avec nous à la manière dont ils souhaitent être représentés et valorisés. Il est important pour nous d’écouter leur imaginaire et leurs envies de fiction, car c’est aussi à travers la fiction que l’on apprend l’émancipation. »
« Une énergie folle »
L’occasion de « découvrir des talents » parmi ces Lexoviens de 5 à 14 ans, que ce soit « en vélo, en trottinette, en breakdance… » :
« Il y a une énergie folle à Hauteville, et un mélange culturel super fort. Les enfants sont fiers d’être de Hauteville. »
Et ils seront probablement encore plus fiers lors de la sortie de la vidéo : « Les enfants, leurs parents, l’entourage de Nicay, ainsi que l’équipe de direction artistique sont ravis », souriaient Salomé Genès et Pien Van Grinsven après le tournage.
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