Un événement révélateur de l’exposition des groupes d’accueil de jour privés français aux risques du capitalisme mondialisé, alors que leur modèle économique fait actuellement l’objet d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale. Lundi 22 avril, Christophe Durieux, le président de People & Baby (environ 600 établissements et 11 000 enfants accueillis en France), a été licencié de l’entreprise qu’il avait fondée en 2004 avec sa compagne Odile Broglin, grâce à une intervention de leur principal créancier, le Fonds d’investissement Alcentra, désormais filiale du fonds américain Franklin Templeton.
Le couple en était pourtant l’unique actionnaire jusqu’au jeudi 18 avril. Pour comprendre, il faut revenir sur l’histoire récente du groupe et les rêves de grandeur de ses fondateurs. En 2018, pour se développer à l’international, l’entreprise (dont le chiffre d’affaires en 2017 était de 68,9 millions d’euros) s’est rapprochée du fonds d’investissement britannique Alcentra, qui a ouvert une ligne de crédit. , débloquant des tranches successives pour un montant total de près de 500 millions d’euros hors intérêts.
Le groupe connaît une croissance rapide, principalement par acquisitions. Cela lui permet aujourd’hui de revendiquer sa présence au Canada, aux États-Unis, au Luxembourg, en Italie, en Belgique, en Chine, à Singapour, au Qatar et aux Émirats arabes unis. « Et nous sommes la crèche numéro un à Dubaï »souligne M. Durieux.
Un premier contretemps est survenu lors de la crise du Covid-19. « Alors que nous étions dans une situation très difficile, avec nos établissements fermés dans le monde entier, le fonds a exigé que nous payions encore 4 millions d’euros d’intérêts. Ce que nous avons fait “, indique-t-il. Pour lui, le tournant intervient fin 2022, quand Alcentra est racheté par le fonds américain Franklin Templeton. «Ils ont alors subitement refusé de décaisser la dernière tranche prévue de 12,9 millions d’euros sous prétexte que nous avions dépassé notre taux d’endettement de 0,1%. Même si nous avions déjà engagé cet argent. Ils n’ont pas respecté nos accords », estime M. Durieux, qui cesse de payer les intérêts de la dette.
La trésorerie s’est rapidement tarie, passant au rouge fin 2023. Acculés, les fondateurs ont accepté, en échange du déblocage de 2,5 millions d’euros pour payer les salaires (le groupe emploie 6 000 personnes en France, 10 000 dans le monde), à accorder à Alcentra-Franklin Templeton une « action privilégiée » : elle lui permet d’acquérir immédiatement 75 % des droits de vote s’ils l’estiment nécessaire.
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Un événement révélateur de l’exposition des groupes d’accueil de jour privés français aux risques du capitalisme mondialisé, alors que leur modèle économique fait actuellement l’objet d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale. Lundi 22 avril, Christophe Durieux, le président de People & Baby (environ 600 établissements et 11 000 enfants accueillis en France), a été licencié de l’entreprise qu’il avait fondée en 2004 avec sa compagne Odile Broglin, grâce à une intervention de leur principal créancier, le Fonds d’investissement Alcentra, désormais filiale du fonds américain Franklin Templeton.
Le couple en était pourtant l’unique actionnaire jusqu’au jeudi 18 avril. Pour comprendre, il faut revenir sur l’histoire récente du groupe et les rêves de grandeur de ses fondateurs. En 2018, pour se développer à l’international, l’entreprise (dont le chiffre d’affaires en 2017 était de 68,9 millions d’euros) s’est rapprochée du fonds d’investissement britannique Alcentra, qui a ouvert une ligne de crédit. , débloquant des tranches successives pour un montant total de près de 500 millions d’euros hors intérêts.
Le groupe connaît une croissance rapide, principalement par acquisitions. Cela lui permet aujourd’hui de revendiquer sa présence au Canada, aux États-Unis, au Luxembourg, en Italie, en Belgique, en Chine, à Singapour, au Qatar et aux Émirats arabes unis. « Et nous sommes la crèche numéro un à Dubaï »souligne M. Durieux.
Un premier contretemps est survenu lors de la crise du Covid-19. « Alors que nous étions dans une situation très difficile, avec nos établissements fermés dans le monde entier, le fonds a exigé que nous payions encore 4 millions d’euros d’intérêts. Ce que nous avons fait “, indique-t-il. Pour lui, le tournant intervient fin 2022, quand Alcentra est racheté par le fonds américain Franklin Templeton. «Ils ont alors subitement refusé de décaisser la dernière tranche prévue de 12,9 millions d’euros sous prétexte que nous avions dépassé notre taux d’endettement de 0,1%. Même si nous avions déjà engagé cet argent. Ils n’ont pas respecté nos accords », estime M. Durieux, qui cesse de payer les intérêts de la dette.
La trésorerie s’est rapidement tarie, passant au rouge fin 2023. Acculés, les fondateurs ont accepté, en échange du déblocage de 2,5 millions d’euros pour payer les salaires (le groupe emploie 6 000 personnes en France, 10 000 dans le monde), à accorder à Alcentra-Franklin Templeton une « action privilégiée » : elle lui permet d’acquérir immédiatement 75 % des droits de vote s’ils l’estiment nécessaire.
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