Par
Sébastien Aliome
Publié le
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Habitant depuis deux ans à la Ferme du Temple à Osmoy-Saint-Valery, Marceau est apiculteur. Pour lui, comme pour tous ses collègues de la moitié nord de la France, 2024 est une mauvaise annéeLa faute à un printemps humide et à un début d’été qui n’a pas vu les températures remonter suffisamment. « Je comptais sur environ 1 tonne de miel, et je n’ai récolté que 1 tonne de miel. 400 kg ” résume le professionnel.
« C’est vraiment catastrophique »
Pour Marceau, il n’y avait pas de miel au printemps ni en juin. Avec son 60 ruches et c’est un peu 3 millions d’abeilles noires (50 000 par ruche), l’apiculteur ne peut que constater les faits. « Globalement, le printemps 2024 aura été une calamité pour le monde agricole. Cela ne s’était pas produit depuis une dizaine d’années. C’est vraiment catastrophique.
Le problème est qu’avec un printemps “pourri”, la végétation n’a pas fleuri comme d’habitude. abeillestrop peu de fleurs, et donc pas de miel. “Le Les pommiers et le colza fleurissent en retardHeureusement, depuis la mi-juillet, ça va mieux. Mais on ne va pas rattraper le retard. Ici, il y a des ronces, des trèfles et des tilleuls qui ont bien poussé en juillet.”
Conservation compliquée
Marceau Minot travaille uniquement avec abeilles noires de Normandieune race endémique qui a failli disparaître. Mais grâce à des programmes et des zones d’élevage, des professionnels ont réussi à la faire revivre. « La préserver n’est pas chose facile, d’où ces zones de conservation qui sont très importantes. » Il y en a une près de chez nous, près de Ry. « A Osmoy-Saint-Valery, un collègue pratique l’insémination. » Ces abeilles noires font partie de la espèces protégées de la Fédération des Courses de Normandie.
Le frelon asiatique et l’acarien Varroa
Alors que nous arrivons dans cette période de mi et fin août, les abeilles qui butinent encore doivent faire face à deux ennemis jurés. Le premier, dont on parle beaucoup, est le frelon asiatique qui parvient à les attraper en vol pour les manger. Mais ce n’est pas tout. « Ce frelon, comparé au frelon européen, a un vol stationnaire. Il peut donc rester devant la ruche. Cela stresse les abeilles qui n’osent pas décoller et ne font donc pas de réserves pour l’hiver. Heureusement, il existe des pièges naturels » explique Marceau Minot.
L’autre ennemi est un parasite : le varroa. Il s’agit d’un acarien très gros par rapport à la taille d’une abeille. Il peut transmettre des maladies et décimer une ruche. Des traitements biologiques existent pour lutter contre ces petites bêtes.
Pour les abeilles de Marceau, notamment la saison est terminéeil est temps de prendre un peu de repos, même s’il faut encore faire des provisions pour les mois d’hiver. “Dès l’automne, je vais regarder mes ruches de près, repeupler si nécessaire en fonction des pertes de l’hiver, et voir s’il y a des reines à changer” conclut l’apiculteur.
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