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Barnier « écoute » les soignants lors de sa première visite
Serrant la main de toutes les blouses blanches sur son passage, Michel Barnier a effectué samedi son premier déplacement en tant que Premier ministre au Samu de Paris, “à l’écoute” des soignants, assurant que même “sans faire de miracles” pour la santé “on peut faire des progrès”. Accueilli par plusieurs élus de droite, l’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkoy s’est rendu au siège du Service d’aide médicale d’urgence de Paris, hébergé à l’hôpital Necker, dans le XVe arrondissement, où il a visité la salle de contrôle et participé à une table ronde avec le personnel. Michel Barnier a notamment salué “le calme” et “le professionnalisme” des agents qui prennent les appels. “Ce sont aussi des qualités utiles quand on est Premier ministre”, a souligné le chef du gouvernement car “la France est aussi en état d’urgence”. Sur la santé, l’une des “priorités” de son gouvernement, il a dit espérer devant la presse que “des progrès rapides seront visibles dans les campagnes dans la délivrance des soins (…) en même temps que nous continuerons à travailler pour que l’hôpital fonctionne mieux, avec le personnel”. Michel Barnier devrait donner plus de détails sur ses orientations en la matière dans la déclaration de politique générale qu’il remettra à l’Assemblée, a-t-il dit, “début octobre”. La préparation du budget de la Sécurité sociale, dont le déficit se creuse, a pris du retard, alors que le secteur de la santé souffre, entre un hôpital public sous-financé et une crise d’urgence. Plusieurs projets visant à réduire le désert médical ont été stoppés, comme une réforme de la profession d’infirmière ou l’expérimentation d’un accès direct à des médecins spécialistes. – Pas de “bluff” – Certes, “il y a des économies à faire” dans un contexte de déficit public important mais “on peut faire des progrès dans l’efficacité des dépenses publiques”. “C’est ce que je recherche pour préserver le service public”, a-t-il dit. Sans dire s’il allait augmenter les impôts, ce que le précédent gouvernement refusait de faire, Michel Barnier a promis de “mieux (gérer) l’argent public, l’argent des contribuables”. La veille sur TF1, il avait appelé à “une plus grande justice fiscale” avec l’idée de “taxer les Français les plus riches”. Le directeur du Samu parisien Frédéric Adnet a vu dans cette visite “un symbole fort”, un message “rassurant”. Cette visite “n’est pas neutre”, a rétorqué Michel Barnier, car elle signifie “l’attention personnelle” qu’il entend porter aux services publics. Dans sa nouvelle position, très précaire à Matignon, puisqu’il est privé de majorité absolue à l’Assemblée, Michel Barnier mise sur sa capacité à “négocier”, à “rassembler les gens” et à “les écouter”. Samedi, il a déclaré que le gouvernement Barnier “ne pouvait pas se permettre de faire des concessions sur les services publics”. Il a marqué sa différence avec ses prédécesseurs. Il a refusé de « se mettre en valeur » pendant son mandat, quand Gabriel Attal, qui lui a transmis le relais jeudi, a été accusé de trop communiquer ou de ne « lire que des notes », comme le faisait souvent Elisabeth Borne. « On comprend mieux, j’en suis sûr, en écoutant les gens, en les respectant », a-t-il martelé.