Même si les comptes publics dérapent, la France peut encore respecter ses objectifs de déficit, à condition que des décisions fortes soient prises rapidement. C’est le message qu’a voulu faire passer le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lundi 9 septembre, lors de son audition par les députés de la commission des Finances, avant de quitter Bercy pour probablement aller enseigner à Lausanne, en Suisse.
Un discours ferme adressé aux parlementaires, mais surtout au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, et à son futur gouvernement. Une forme de testament politique. Aux yeux de Bruno Le Maire, il est essentiel de ne pas abandonner la politique de l’offre, favorable aux entreprises, et de s’attaquer enfin aux dépenses publiques. « Le reste n’est que de la poudre magique. » il a lâché prise.
Atteindre les objectifs ? Réduire le déficit public de 5,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023 à 5,1 % en 2024, puis à moins de 3 % en 2027, comme s’y est engagé le président de la République, Emmanuel Macron ? Hormis Bruno Le Maire, très peu de gens croient qu’une telle mission soit encore possible. Les agences de notation ont renoncé à cette perspective. Surtout après que le ministre lui-même a annoncé, le 2 septembre, qu’il y aurait de mauvaises surprises dans l’exécution du budget. Si rien n’est fait, elles risquent, au contraire, d’entraîner un creusement du déficit, qui atteindrait 5,6 % cette année.
Face à des députés plus que sceptiques qui l’accusent de mentir, de tricher et même de voler, M. Le Maire a tenu bon. « Les difficultés ne sont pas insurmontables, il a assuré. Nous devons maintenir notre déficit à 5,1% en 2024 et à 3% en 2027. C’est tout à fait à notre portée.”
Comment y parvenir ? A court terme, la solution préconisée par le ministre en période d’essai repose sur trois points. D’abord, annuler réellement une partie des 16,5 milliards d’euros de crédits gelés depuis plusieurs mois sur le papier. Ensuite, convoquer rapidement le Haut Conseil des finances publiques, pour inciter les collectivités locales à réduire leurs dépenses, en forte hausse depuis le début de l’année. Enfin, taxer davantage les énergéticiens et les rachats d’actions, en soumettant au Parlement un budget rectificatif pour l’année 2024 – Bruno Le Maire l’avait proposé en avril, mais, à l’approche des élections européennes, Emmanuel Macron n’en a pas voulu.
Auditionné, Bruno Le Maire n’a pas convaincu les députés
Il n’est pas certain que ces trois mesures suffiront à ramener le déficit budgétaire au niveau visé d’ici 2024. Mais c’est surtout pour l’avenir que Bruno Le Maire s’est montré prolixe. Selon lui, maintenant que les crises du Covid-19 et de l’inflation semblent terminées, l’essentiel est de stopper les mesures de soutien à l’économie alors mises en place, et de réduire les dépenses publiques. « Le budget de l’État a augmenté de 100 milliards d’euros depuis 2019, il a souligné. Alors peut-être que nous pouvons économiser 10, 15 ou 20 milliards pour revenir sur une trajectoire plus raisonnable. et faire face à d’éventuelles crises futures.
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Même si les comptes publics dérapent, la France peut encore respecter ses objectifs de déficit, à condition que des décisions fortes soient prises rapidement. C’est le message qu’a voulu faire passer le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lundi 9 septembre, lors de son audition par les députés de la commission des Finances, avant de quitter Bercy pour probablement aller enseigner à Lausanne, en Suisse.
Un discours ferme adressé aux parlementaires, mais surtout au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, et à son futur gouvernement. Une forme de testament politique. Aux yeux de Bruno Le Maire, il est essentiel de ne pas abandonner la politique de l’offre, favorable aux entreprises, et de s’attaquer enfin aux dépenses publiques. « Le reste n’est que de la poudre magique. » il a lâché prise.
Atteindre les objectifs ? Réduire le déficit public de 5,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023 à 5,1 % en 2024, puis à moins de 3 % en 2027, comme s’y est engagé le président de la République, Emmanuel Macron ? Hormis Bruno Le Maire, très peu de gens croient qu’une telle mission soit encore possible. Les agences de notation ont renoncé à cette perspective. Surtout après que le ministre lui-même a annoncé, le 2 septembre, qu’il y aurait de mauvaises surprises dans l’exécution du budget. Si rien n’est fait, elles risquent, au contraire, d’entraîner un creusement du déficit, qui atteindrait 5,6 % cette année.
Face à des députés plus que sceptiques qui l’accusent de mentir, de tricher et même de voler, M. Le Maire a tenu bon. « Les difficultés ne sont pas insurmontables, il a assuré. Nous devons maintenir notre déficit à 5,1% en 2024 et à 3% en 2027. C’est tout à fait à notre portée.”
Comment y parvenir ? A court terme, la solution préconisée par le ministre en période d’essai repose sur trois points. D’abord, annuler réellement une partie des 16,5 milliards d’euros de crédits gelés depuis plusieurs mois sur le papier. Ensuite, convoquer rapidement le Haut Conseil des finances publiques, pour inciter les collectivités locales à réduire leurs dépenses, en forte hausse depuis le début de l’année. Enfin, taxer davantage les énergéticiens et les rachats d’actions, en soumettant au Parlement un budget rectificatif pour l’année 2024 – Bruno Le Maire l’avait proposé en avril, mais, à l’approche des élections européennes, Emmanuel Macron n’en a pas voulu.
Auditionné, Bruno Le Maire n’a pas convaincu les députés
Il n’est pas certain que ces trois mesures suffiront à ramener le déficit budgétaire au niveau visé d’ici 2024. Mais c’est surtout pour l’avenir que Bruno Le Maire s’est montré prolixe. Selon lui, maintenant que les crises du Covid-19 et de l’inflation semblent terminées, l’essentiel est de stopper les mesures de soutien à l’économie alors mises en place, et de réduire les dépenses publiques. « Le budget de l’État a augmenté de 100 milliards d’euros depuis 2019, il a souligné. Alors peut-être que nous pouvons économiser 10, 15 ou 20 milliards pour revenir sur une trajectoire plus raisonnable. et faire face à d’éventuelles crises futures.
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