” RRendez-nous notre drapeau.” Le député insoumis Sébastien Delogu, exclu de l’Assemblée nationale pour avoir brandi le drapeau palestinien dans l’hémicycle en mai dernier, veut le récupérer. Dans une lettre adressée à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’hémicycle, datée de lundi 9 septembre, Sébastien Delogu regrette que son drapeau, “symbole d’un peuple colonisé”, lui ait été “confisqué”.
“Tout bien considéré, si ma sanction est immuable, il me semble que ce drapeau (…) n’est pas plus ma propriété que la vôtre. Il appartient à tous ceux qui combattent, ont combattu, ou combattront en France, en Palestine, ailleurs pour la dignité de l’être humain et contre l’oppression aveugle et barbare des plus violents sur les plus démunis”, poursuit le député des Bouches-du-Rhône.
Le parlementaire demande ainsi à Yaël Braun-Pivet de lui “remettre” l’étendard pour qu’il “reste auprès de ceux qui incarnent aujourd’hui l’espoir universel de liberté, d’égalité et de fraternité”.
« Je ne peux pas rester silencieux »
Le 28 mai, Sébastien Delogu a brandi le drapeau palestinien lors d’une séance de l’Assemblée nationale pour interroger le gouvernement sur la situation à Gaza. Le député a été acclamé par ses pairs insoumis tandis que la séance a été immédiatement suspendue. Le parlementaire de la France insoumise a finalement écopé de la sanction la plus dure de la Chambre : une exclusion de l’Assemblée pendant quinze jours et une réduction de moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.
À LIRE AUSSI Drapeau palestinien à l’Assemblée : les Insoumis déterminés à casser le gouvernementUn geste qu’il a fait, selon lui, pour “rendre aux Gazaouis, pour un instant, la dignité que le silence du gouvernement sur leur sort a niée”. “Je ne peux pas fermer les yeux sur les bombardements aveugles qui tuent chaque jour des civils, des femmes et des enfants à Gaza”, a-t-il ajouté dans sa lettre.
Et d’insister : « Je ne peux pas rester silencieux alors que, depuis le 7 octobre 2023, plus de 40 000 Palestiniens ont perdu la vie, 1,9 million d’entre eux ont été contraints de se déplacer, et tous ceux qui restent à Gaza ont désespérément besoin de tout. »