CCette semaine, le retour tant attendu du grand Tim Burton dans la suite de son film culte, Beetlejuice Beetlejuiceavec Michael Keaton, Wynona Rider, Jenna Ortega, Monica Bellucci et Willem Dafoe. A noter également que les avocats sont au banc des accusés : Daniel Auteuil face à l’accusé Grégory Gadebois dans un drame judiciaire, Le filet Laetitia Dosh dans un tout autre registre, celui de la comédie loufoque avec « Le Procès du Chien ». Enfin, en termes de combats et de cascades époustouflantes, « Kill », réalisé par le cinéaste indien Nikhil Bhat, est une véritable révélation.
“Beetlejuice” ✭✭✭✭
Un régal !
Trente-six ans après les événements du premier film, la famille Deetz, Lydia (Winona Ryder), sa fille Astrid (Jenna Ortega) et sa mère Delia (Catherine O’Hara), fait à nouveau appel au démon cynique Bételgeuse (Michael Keaton) pour combattre une menace venue de l’au-delà. Après un début difficile, cette suite passe rapidement à la vitesse supérieure pour un crescendo de délire qui ravive la folie du premier film, tout en y ajoutant une double dose de comédie musicale et de clins d’œil cinéphiles à foison.
Pour sa première incursion dans l’univers de son nouveau partenaire Tim Burton, Monica Bellucci s’impose en zombie des limbes découpée comme une créature de Frankenstein. Les fans de Brian De Palma et de son légendaire Carrie tomberont de leur chaise lorsqu’ils découvriront l’hommage délirant et hilarant que lui rend Burton dans le dernier coin du film.
Bref, un feu d’artifice de création toutes directions.
“Le fil”✭✭✭
Intense.
Sous le double rôle d’acteur et de réalisateur, Daniel Auteuil a choisi un drame intense et captivant dont l’histoire est adaptée de “Maître Mô”, un blog tenu par l’avocat Jean-Yves Moyart, aujourd’hui décédé, dans lequel il évoquait sa solitude, ses doutes, et ses relations avec les accusés qu’il avait à défendre. Le fil évoque le cas de Nicolas Milik (Grégory Gadebois), un père de famille accusé du meurtre de sa femme. La certitude de son innocence le convaincet Jean Monier (Daniel Auteuil) pour le défendre, alors qu’il a décidé de ne plus plaider aux assises après avoir fait acquitter quinze ans plus tôt un criminel qui, sitôt sorti, avait récidivé.
Toute l’intrigue du film repose sur la question de l’innocence ou non de Milik, un homme silencieux au comportement sombre et mystérieux. Le doute s’installe et le suspense s’accroît au fur et à mesure du procès qui met face à face des vérités contradictoires. Où se cache la vérité ? Que peut la justice ? Habitée par sa passion dévorante pour la défense et par sa mission de plaider, seul contre tous, aux assises, « ce centre géographique du malheur », selon Met Moyart, Jean Monier, ne s’est-il pas égaré ?
Aux côtés de Grégory Gadebois qui livre une prestation de grande qualité, de la subtile Alice Belaidi et du débutant Gaëtan Roussel, Daniel Auteuil endosse parfaitement le rôle complexe, tortueux, d’un avocat confronté à une sale affaire aux multiples rebondissements.
Il nous tient en haleine jusqu’au twist final, un vrai twist qui emporte tout sur son passage et nous laisse un goût amer.
“Tuer” ✭✭✭✭
Radieux.
Tout commence avec le mariage arrangé de la belle Tulika. Pour ruiner cette union, Amrit, son amant, membre des forces spéciales, monte à bord du train où elle se trouve et voyage avec son compagnon d’armes. Mais pendant la nuit, une bande de voleurs maléfiques envahit le train et prend en otage les passagers, dont Tulika et sa famille.
A coups de poing et avec une panoplie d’armes blanches plutôt exotiques, Amrit et son ami vont tenter d’exterminer les nuisibles. Et c’est parti pour 90 minutes de combats et de cascades époustouflantes, de massacres XXL, notamment lorsqu’un extincteur est détourné de sa fonction première pour recouvrir un wagon de train à la manière de Gaspar Noé.
Si le scénario reste assez basique, Tuer cloue le spectateur au sol par sa générosité, son premier degré, son intensité… Entre John Wick Et Le raidc’est tout simplement délicieux.
« Le procès du chien » ✭✭✭
Poilu.
Ce film extraordinaire, Le procès du chien (Palm Dog au dernier Festival de Cannes), réalisé par l’actrice Lætitia Dosch qui apparaît des deux côtés de la caméra, raconte l’histoire rocambolesque d’une avocate habituée aux procès perdants. Cette fois, elle a décidé de défendre Cosmos, le chien récidiviste d’un maître aveugle (François Damiens) qui a mordu sa compagne, une femme de ménage portugaise. Il risque la peine de mort. Pour le défendre, elle reçoit le soutien d’un dresseur original (Jean-Pascal Zadi).
C’est l’occasion pour l’actrice et réalisatrice franco-suisse de se livrer à un plaidoyer humoristique en faveur des animaux et d’enchaîner avec quelques réflexions pas si anodines : un canidé peut-il être misogyne ou antiféministe ? A-t-il droit à la notion d’autodéfense ? Quelle est sa place dans la société ? Autant de questions soulevées avec beaucoup d’humour par l’actrice-cinéaste dans cette histoire déjantée qui renvoie au Moyen-Âge où cochons, bœufs et autres chiens étaient soumis à la justice humaine lorsqu’ils se rendaient coupables de blessures ou de morsures meurtrières. Bien vu et hilarant.
LES ÉTOILES DE LA POINTE
✩✩✩✩✩ : Courage, fuyons
✭ : Nous ronflons
✭✭ : Nous bâillons
✭✭✭ : Nous apprécions
✭✭✭✭ : Nous applaudissons
✭✭✭✭✭ : Nous louons les cieux