La voie est définitivement libre pour une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed). L’inflation annuelle est tombée à 2,5% en août, selon les chiffres publiés par le ministère du Travail mercredi 11 septembre. Il s’agit de son niveau le plus bas depuis février 2021. « Le rapport d’aujourd’hui montre que nous tournons la page de l’inflation »s’est réjouie Lael Brainard, conseillère économique du président Joe Biden, alors que la hausse des prix avait atteint un maximum de 9,1% en juin 2022. Hors énergie et alimentation, la hausse reste à 3,2%, un chiffre un peu moins bon que prévu. Ceci, à cause des prix de l’immobilier – location et achat -, toujours élevés après la flambée des prix post-Covid-19 et de celui des crédits immobiliers.
Mois après mois, la tendance est similaire, avec une hausse générale des prix de 0,2 point. Ce chiffre très correct doit être mis en miroir avec ceux de l’emploi, la mission de la Fed étant double : assurer la stabilité des prix et favoriser le plein emploi. Or, le marché de l’emploi se refroidit rapidement. Ainsi, en août, le pays n’a créé que 142 000 emplois, après un mauvais mois de juillet (89 000). Conclusion : il est temps de desserrer l’étau sur l’économie nationale.
Les marchés débattent de la question de savoir si la Fed va réduire ses taux, actuellement fixés à plus de 5,25 % – le plus bas depuis 2006 – d’un quart ou d’un demi-point de pourcentage lors de la réunion de son comité de politique monétaire mercredi. De nombreux arguments plaident en faveur d’une baisse mesurée d’un quart de point de pourcentage : tout d’abord, la baisse de l’inflation reste fragile ; ensuite, une baisse d’un demi-point de pourcentage pourrait semer la panique sur les marchés – ce qui signifierait qu’une récession se profile et que la Fed est à la traîne – et pourrait aggraver la morosité économique, une décision que la Fed s’est efforcée de rendre prévisible depuis des années.
Des signaux contradictoires
De plus, il s’agit de la dernière réunion de l’institution avant l’élection présidentielle de novembre, et son président, Jerome Powell, ne doit absolument pas être soupçonné de faire de la politique partisane. Donald Trump l’a accusé ces derniers mois de vouloir baisser les taux pour aider les démocrates et a expliqué qu’il souhaitait, s’il revenait à la Maison Blanche, avoir son mot à dire sur la définition de la politique monétaire. Lenteur et sérénité sont le prix de l’indépendance, ce qui devrait conduire la Fed à privilégier une démarche prudente. « Une réduction de cinquante points de base n’est probablement plus à l’ordre du jour »écrit Christophe Boucher, directeur d’investissement chez ABN Amro.
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La voie est définitivement libre pour une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed). L’inflation annuelle est tombée à 2,5% en août, selon les chiffres publiés par le ministère du Travail mercredi 11 septembre. Il s’agit de son niveau le plus bas depuis février 2021. « Le rapport d’aujourd’hui montre que nous tournons la page de l’inflation »s’est réjouie Lael Brainard, conseillère économique du président Joe Biden, alors que la hausse des prix avait atteint un maximum de 9,1% en juin 2022. Hors énergie et alimentation, la hausse reste à 3,2%, un chiffre un peu moins bon que prévu. Ceci, à cause des prix de l’immobilier – location et achat -, toujours élevés après la flambée des prix post-Covid-19 et de celui des crédits immobiliers.
Mois après mois, la tendance est similaire, avec une hausse générale des prix de 0,2 point. Ce chiffre très correct doit être mis en miroir avec ceux de l’emploi, la mission de la Fed étant double : assurer la stabilité des prix et favoriser le plein emploi. Or, le marché de l’emploi se refroidit rapidement. Ainsi, en août, le pays n’a créé que 142 000 emplois, après un mauvais mois de juillet (89 000). Conclusion : il est temps de desserrer l’étau sur l’économie nationale.
Les marchés débattent de la question de savoir si la Fed va réduire ses taux, actuellement fixés à plus de 5,25 % – le plus bas depuis 2006 – d’un quart ou d’un demi-point de pourcentage lors de la réunion de son comité de politique monétaire mercredi. De nombreux arguments plaident en faveur d’une baisse mesurée d’un quart de point de pourcentage : tout d’abord, la baisse de l’inflation reste fragile ; ensuite, une baisse d’un demi-point de pourcentage pourrait semer la panique sur les marchés – ce qui signifierait qu’une récession se profile et que la Fed est à la traîne – et pourrait aggraver la morosité économique, une décision que la Fed s’est efforcée de rendre prévisible depuis des années.
Des signaux contradictoires
De plus, il s’agit de la dernière réunion de l’institution avant l’élection présidentielle de novembre, et son président, Jerome Powell, ne doit absolument pas être soupçonné de faire de la politique partisane. Donald Trump l’a accusé ces derniers mois de vouloir baisser les taux pour aider les démocrates et a expliqué qu’il souhaitait, s’il revenait à la Maison Blanche, avoir son mot à dire sur la définition de la politique monétaire. Lenteur et sérénité sont le prix de l’indépendance, ce qui devrait conduire la Fed à privilégier une démarche prudente. « Une réduction de cinquante points de base n’est probablement plus à l’ordre du jour »écrit Christophe Boucher, directeur d’investissement chez ABN Amro.
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