Ne soyez pas surpris si votre fonds « vert » change de nom dans les prochains mois. Le brouillard législatif qui entoure ces produits financiers, dont la moitié investit dans les énergies fossiles, se dissipe. Le 14 mai, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) a publié des lignes directrices auxquelles tout fonds dit « durable », « ESG », « climat », « vert », « social », « de transition » ou « d’impact » devra se conformer.
Au plus tard le 21 mai 2025, au moins 80 % de leurs encours seront consacrés à « atteindre des objectifs d’investissement environnementaux, sociaux ou durables ». Ces fonds aux noms à consonance durable autres que « transition » et « social » devront également exclure les énergies fossiles. Ainsi bannir les entreprises dont les revenus proviennent à plus de 1% de l’extraction du charbon, 10% du pétrole ou 50% du gaz.
Ces lignes directrices s’appliqueront à tous les produits d’investissement distribués dans l’Union européenne, quel que soit le pays dans lequel opère leur distributeur. A condition que les autorités de marché des pays membres adoptent ces recommandations. Elles ont jusqu’au 21 octobre pour indiquer si elles s’y conforment totalement, partiellement ou pas du tout, cette dernière nécessitant de solides raisons.
40 milliards de dollars de désinvestissement
En France, l’Autorité des marchés financiers (AMF) n’a pas encore statué. Pour refuser, elle devra fournir des motifs solides, alors qu’elle a fait de la lutte contre le greenwashing l’une de ses priorités et a sanctionné une première fois en juin un gestionnaire de fonds pour greenwashing.
De son côté, le régulateur boursier allemand a déjà annoncé qu’il adopterait ces nouvelles normes.
Ce cadre a le potentiel de bouleverser le marché de l’investissement durable. Aujourd’hui, deux tiers des fonds « verts » vendus aux Européens ne respectent pas les seuils imposés par l’ESMA, selon la société d’analyse Morningstar, qui a passé au crible 4.300 investissements. Si tous les gestionnaires changeaient de stratégie pour conserver le label « vert », le désinvestissement pourrait atteindre 40 milliards de dollars (environ 36,18 milliards d’euros), dont 3,5 milliards pour le seul TotalEnergies, a calculé la plateforme.
Reste à savoir si les sociétés de gestion d’actifs comptent investir dans le respect des nouvelles règles ou simplement changer le nom de leurs fonds qui ne sont pas « verts » au sens de l’ESMA. Celles que nous avons interrogées disent ne pas avoir encore décidé. Laurence Caron-Habib, responsable des affaires publiques de BNP Asset Management, déclare : « environ deux cents fonds sur lesquels une analyse d’impact est réalisée, soit un tiers des fonds ESG et entre 40% et 50% de ceux ouverts aux particuliers ».
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Ne soyez pas surpris si votre fonds « vert » change de nom dans les prochains mois. Le brouillard législatif qui entoure ces produits financiers, dont la moitié investit dans les énergies fossiles, se dissipe. Le 14 mai, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) a publié des lignes directrices auxquelles tout fonds dit « durable », « ESG », « climat », « vert », « social », « de transition » ou « d’impact » devra se conformer.
Au plus tard le 21 mai 2025, au moins 80 % de leurs encours seront consacrés à « atteindre des objectifs d’investissement environnementaux, sociaux ou durables ». Ces fonds aux noms à consonance durable autres que « transition » et « social » devront également exclure les énergies fossiles. Ainsi bannir les entreprises dont les revenus proviennent à plus de 1% de l’extraction du charbon, 10% du pétrole ou 50% du gaz.
Ces lignes directrices s’appliqueront à tous les produits d’investissement distribués dans l’Union européenne, quel que soit le pays dans lequel opère leur distributeur. A condition que les autorités de marché des pays membres adoptent ces recommandations. Elles ont jusqu’au 21 octobre pour indiquer si elles s’y conforment totalement, partiellement ou pas du tout, cette dernière nécessitant de solides raisons.
40 milliards de dollars de désinvestissement
En France, l’Autorité des marchés financiers (AMF) n’a pas encore statué. Pour refuser, elle devra fournir des motifs solides, alors qu’elle a fait de la lutte contre le greenwashing l’une de ses priorités et a sanctionné une première fois en juin un gestionnaire de fonds pour greenwashing.
De son côté, le régulateur boursier allemand a déjà annoncé qu’il adopterait ces nouvelles normes.
Ce cadre a le potentiel de bouleverser le marché de l’investissement durable. Aujourd’hui, deux tiers des fonds « verts » vendus aux Européens ne respectent pas les seuils imposés par l’ESMA, selon la société d’analyse Morningstar, qui a passé au crible 4.300 investissements. Si tous les gestionnaires changeaient de stratégie pour conserver le label « vert », le désinvestissement pourrait atteindre 40 milliards de dollars (environ 36,18 milliards d’euros), dont 3,5 milliards pour le seul TotalEnergies, a calculé la plateforme.
Reste à savoir si les sociétés de gestion d’actifs comptent investir dans le respect des nouvelles règles ou simplement changer le nom de leurs fonds qui ne sont pas « verts » au sens de l’ESMA. Celles que nous avons interrogées disent ne pas avoir encore décidé. Laurence Caron-Habib, responsable des affaires publiques de BNP Asset Management, déclare : « environ deux cents fonds sur lesquels une analyse d’impact est réalisée, soit un tiers des fonds ESG et entre 40% et 50% de ceux ouverts aux particuliers ».
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