OOfficiellement, il est parti « en vacances »… En réalité, s’il n’est pas disponible du lundi au vendredi, depuis quatre mois, ce n’est pas parce que R. est parti à l’autre bout du monde. Ce quinquagénaire est jugé depuis le 2 septembre par la cour d’assises d’Avignon, près de chez lui, pour un viol aggravé. Il est l’un des 51 accusés du procès pour viol de Mazan.
Selon nos informations, l’homme continue d’exercer entre deux semaines d’audiences comme infirmier libéral dans le Vaucluse. La semaine au procès, le week-end au domicile des patients. Son cabinet officiel a fermé mais ses tournées n’ont pas changé. Ainsi, il rend régulièrement visite, toujours selon nos informations, à des personnes âgées et des mineurs – dont une personne handicapée – à qui il prodigue soins et toilette.
Un rapport envoyé à l’Ordre national des infirmières
L’Ordre national des infirmiers n’a pas encore pris de décision à son encontre, malgré un rapport envoyé cette semaine pour examiner son cas… « Ça commence vraiment à se savoir, même parmi ses patients, murmure une source proche du dossier. Il lave des personnes vulnérables. L’Ordre aurait au moins pu le suspendre et lui interdire de prodiguer des soins ! »
Contacté par Le pointL’Ordre des infirmières a indiqué, ce vendredi, avoir appris “par voie de presse”, à l’ouverture du procès, qu’une infirmière était sur le banc des accusés. Aucune mesure ne sera prise avant de savoir si l’accusé est reconnu coupable. “Une fois que les tribunaux auront rendu leur verdict, l’Ordre national des infirmières sera tenu, le cas échéant, de prendre les mesures appropriées, consistant notamment à saisir la chambre disciplinaire compétente afin que, si elle l’estime justifié, cette personne ne puisse plus exercer sa profession auprès des patients”, a répondu l’Ordre, précisant que ses chambres disciplinaires le sanctionneront “si elles sont saisies sur la base d’éléments suffisamment établis”.
Une infirmière affirme avoir été piégée par Dominique Pélicot
Au cours de l’enquête, R. a été identifié sur les vidéos sordides de Dominique Pélicot après s’être rendu au domicile du couple un soir de juin 2020. Il a reconnu sa présence mais nie néanmoins l’idée d’un viol et affirme avoir été piégé, arguant qu’il s’agissait d’un “scénario libertin”. L’infirmière a été placée en détention provisoire de septembre 2021 à juillet 2022, puis renvoyée devant la cour d’assises pour viol, aggravé par l’administration d’une substance à la victime pour altérer le discernement ou le contrôle de ses actes.
R., dont le casier judiciaire est vierge, estime être « injustement traité comme un criminel ». Son rapport d’expertise le décrit comme socialement intégré et présentant une faible dangerosité criminologique. Contacté, son avocat, Me Met Isabelle Crépin-Dehaene, n’a pas souhaité faire de commentaire, rappelant les différentes pressions subies par les accusés et leurs proches après la révélation de leur identité sur les réseaux sociaux par un collectif féministe à l’ouverture du procès Mazan. L’affaire n’a pas fini d’avoir des répercussions dans le Vaucluse, d’où sont originaires nombre des accusés.