Les habitants d’Exide, une usine de batteries lilloise qui rejette depuis des décennies dans le quartier des fumées chargées de poussières de plomb, s’attendaient à de mauvais résultats. Pas à ce point. Une centaine d’échantillons de sol ont été prélevés en juin autour du site, situé au sud de la ville. Un peu plus de 40 % des prélèvements effectués sur des parcelles privées ont révélé des taux de plomb supérieurs au seuil d’alerte fixé par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour déclencher un dépistage systématique du saturnisme chez les enfants de 6 mois à 6 ans.
Pire, 17 % dépassent la limite de 1 000 mg/kg fixée par la préfecture – et contestée par les habitants et les élus – pour délimiter la « zone Exide » concernée par la servitude d’utilité publique (SUP), où les travaux de dépollution doivent être réalisés par l’industriel.
75% des échantillons ont été prélevés à l’extérieur du périmètre du SUP, « où, théoriquement, tout va bien », “En dehors de ce périmètre, certains prélèvements affichent en effet des niveaux records : 2 818 mg/kg, 3 566 mg/kg et jusqu’à 4 574 mg/kg, soit 15 fois le seuil HCSP. A l’exception d’un prélèvement (463 mg/kg), les concentrations de la vingtaine de prélèvements effectués dans l’espace public sont inférieures au seuil HCSP”, commente Anne Delvigne, présidente d’Après ! 59, l’association de riverains qui a rendu publics les résultats jeudi 12 septembre.
« Il y a un risque sanitaire sous-estimé »
« Il existe un risque sanitaire sous-estimé qui doit et peut très bien être traité avec plus d’énergie et de transparence », estimé Alexander Van Geen, chimiste environnemental à l’université Columbia de New York. Le chercheur américain, qui passe une partie de l’année à Paris, travaillait sur la question de la pollution au plomb liée à l’incendie de Notre-Dame lorsqu’il a découvert le désarroi des Lillois et des habitants de la ville voisine de Faches-Thumesnil, apprenant par un article du Monde, publié à l’automne 2023, que leur terrain était contaminé.
Ils sont résidents de l’usine Exide, anciennement Tudor, qui fabrique des batteries au plomb depuis plus d’un siècle. En mars 2022, la préfecture du Nord leur a fait savoir, à leur grande surprise, qu’il leur était désormais interdit de cultiver des fruits et légumes, que de nouvelles règles leur seraient applicables en cas de vente ou de travaux, et que les jeunes enfants et les femmes enceintes devaient être testés pour déterminer les risques d’intoxication au plomb.
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Les habitants d’Exide, une usine de batteries lilloise qui rejette depuis des décennies dans le quartier des fumées chargées de poussières de plomb, s’attendaient à de mauvais résultats. Pas à ce point. Une centaine d’échantillons de sol ont été prélevés en juin autour du site, situé au sud de la ville. Un peu plus de 40 % des prélèvements effectués sur des parcelles privées ont révélé des taux de plomb supérieurs au seuil d’alerte fixé par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour déclencher un dépistage systématique du saturnisme chez les enfants de 6 mois à 6 ans.
Pire, 17 % dépassent la limite de 1 000 mg/kg fixée par la préfecture – et contestée par les habitants et les élus – pour délimiter la « zone Exide » concernée par la servitude d’utilité publique (SUP), où les travaux de dépollution doivent être réalisés par l’industriel.
75% des échantillons ont été prélevés à l’extérieur du périmètre du SUP, « où, théoriquement, tout va bien », “En dehors de ce périmètre, certains prélèvements affichent en effet des niveaux records : 2 818 mg/kg, 3 566 mg/kg et jusqu’à 4 574 mg/kg, soit 15 fois le seuil HCSP. A l’exception d’un prélèvement (463 mg/kg), les concentrations de la vingtaine de prélèvements effectués dans l’espace public sont inférieures au seuil HCSP”, commente Anne Delvigne, présidente d’Après ! 59, l’association de riverains qui a rendu publics les résultats jeudi 12 septembre.
« Il y a un risque sanitaire sous-estimé »
« Il existe un risque sanitaire sous-estimé qui doit et peut très bien être traité avec plus d’énergie et de transparence », estimé Alexander Van Geen, chimiste environnemental à l’université Columbia de New York. Le chercheur américain, qui passe une partie de l’année à Paris, travaillait sur la question de la pollution au plomb liée à l’incendie de Notre-Dame lorsqu’il a découvert le désarroi des Lillois et des habitants de la ville voisine de Faches-Thumesnil, apprenant par un article du Monde, publié à l’automne 2023, que leur terrain était contaminé.
Ils sont résidents de l’usine Exide, anciennement Tudor, qui fabrique des batteries au plomb depuis plus d’un siècle. En mars 2022, la préfecture du Nord leur a fait savoir, à leur grande surprise, qu’il leur était désormais interdit de cultiver des fruits et légumes, que de nouvelles règles leur seraient applicables en cas de vente ou de travaux, et que les jeunes enfants et les femmes enceintes devaient être testés pour déterminer les risques d’intoxication au plomb.
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