LL’anecdote est bien connue. En sortant du Ritz, où il avait invité quelques amis à dîner – peut-être Cocteau et la princesse Bibesco – Marcel Proust, un habitué des lieux où il reçoit, se tourne vers le chasseur qui l’accueille : — Pourriez-vous me prêter 500 francs ? — Bien sûr, Monsieur Proust. — Gardez-les, ils sont pour vous. On aime aussi les palaces pour ça. Pour ce souci du détail aussi, qui a poussé César Ritz, le fondateur des lieux, à choisir des abat-jour roses pour flatter le teint des dames. Pour cette douceur de vivre que l’on savoure littéralement jusqu’au bout – Diana, princesse de Galles, n’a-t-elle pas fait son dernier repas ici, dans la suite Windsor ?
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Une partie d’un rêve
Alors, quand l’hôtel décide de se séparer de 1 500 pièces de vaisselle, argenterie, verres et autres essentiels du cocktail arrachées à la mémoire de l’Espadon, son restaurant mythique, ou du bar libéré par Hemingway et réenchanté des années plus tard par Colin Field, l’emblématique barman, comment résister à l’appel du marteau ? C’est Artcurial qui donnera le ton de la vente, avec l’expertise d’une maison de ventes qui n’en est pas à sa première vente de ce genre – les grands noms hôteliers du lieu ont compris depuis plusieurs années l’intérêt des enchères lorsque l’envie leur prend de changer tapis, canapés et autres rideaux.
Les estimations ne sont probablement pas extravagantes – elles font partie (…) Lire la suite