Selon une enquête de la RTS, le religieux séjournait régulièrement dans un hôtel proche du quartier chaud de la ville suisse, où une célèbre prostituée a révélé l’avoir rencontré.
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Le pape François a reconnu que le Vatican savait que l’abbé Pierre était accusé de violences sexuelles. L’abbé Pierre, décédé en 2007, est depuis juillet 2024 la cible d’accusations de violences sexuelles commises entre les années 1950 et 2000, avec une nouvelle vague de témoignages début septembre sur des faits très graves pouvant être considérés, pour certains, comme des viols ou impliquant des mineurs.
Vendredi 14 septembre, le pape François a annoncé que le Vatican avait été informé, au moins après la mort de l’abbé Pierre, des accusations contre le prêtre français, qu’il a qualifié de «du terrible pécheur”.
Mais l’Eglise était-elle au courant de ses agissements en Suisse ? Dans une enquête diffusée dimanche 15 septembre, la Radio-Télévision suisse (RTS) affirme que le religieux entretenait une relation avec une femme à Genève.
Selon la cellule d’enquête de la RTS, lL’abbé Pierre aurait également fréquenté les bordels de la ville. Une accusation qui avait déjà été formulée il y a plus de 30 ans. Nous sommes alors 15 mai 1990 sur TF1, lors de l’émission Ciel mon mardi ! Face à Christophe Dechavanne ce soir-là, une défenseuse bien connue des travailleuses du sexe à Genève, prostituée elle-même, Grisélidis Real. Elle lâchera une petite bombe, en direct, devant des millions de téléspectateurs : «La propriétaire nous avait dit : venez regarder par le trou de la serrure de la salle de bains, il y a quelqu’un qui attend son tour. C’était un personnage extraordinaire, qui a fait beaucoup de bien à l’humanité. C’était l’abbé Pierre et je l’ai vu” dit-elle alors.
Aucun crédit ne sera alors accordé à ce témoignage qui sera vite enterré. La RTS, qui a exhumé ce témoignage après les révélations entourant les violences sexuelles commises par l’abbé Pierre, rappelle seulement qu’à Genève, le fondateur d’Emmaüs séjournait régulièrement dans un hôtel proche du quartier des Pâquis, considéré comme un coin ville “chaude”.
La RTS n’a pas fourni d’informations nouvelles dans cette affaire, mais la cellule d’enquête de la Radiodiffusion Suisse (RSF) affirme que le religieux aurait eu une liaison avec une femme de la communauté Emmaüs. Celle-ci l’aurait même accompagné dans ses voyages.
Selon nos collègues, “Le prêtre rencontrait d’autres femmes en même temps. Une personne qui l’a connu à Genève a expliqué à la RTS qu’il avait pour habitude de prévenir celles qui l’approchaient, craignant d’éventuels dérapages.” . “
À ce jour, deux femmes en Suisse accusent l’abbé Pierre d’agression sexuelle dans les années 1980.