Les débats des poètes ont façonné l’histoire du Somaliland. Dans cet État autoproclamé de la Corne de l’Afrique, cette tradition orale a renversé des gouvernements, déclenché des guerres et ouvert la voie à la paix. Une tradition toujours vivante aujourd’hui.
Cet article provient de Courrier Weekend. Chaque samedi matin, retrouvez des reportages de la presse étrangère qui vous emmènent ailleurs et faites une pause dans l’actualité.
Découvrez le courrier du week-end
Un soir de février, un jeune professeur de mathématiques somalien a publié un poème sur sa page Facebook. Fidèle à la tradition de ses ancêtres, qui ont conservé jusqu’à récemment une culture orale, il la récite à voix haute, en cadence : « Quand j’ai compris / Qu’il n’y avait ni puits creusé pour vous / Ni secours en route / Et que les dirigeants élus pour servir le pays en ont corrompu les ressources… » Puis il publie l’enregistrement sur son profil.
Au Somaliland, des poèmes étaient souvent récités, pour passer le temps, par les hommes qui conduisaient les caravanes de chameaux ou par les femmes qui tissaient les nattes recouvrant les huttes en forme de dôme. Tout comme la vie des nomades qui la déclamaient, cette poésie était cyclique. Lors de leurs déplacements, ses auteurs emportaient avec eux leur bétail et leurs textes. A chaque étape de cette transhumance annuelle, les femmes récitaient ces versets en construisant leurs habitations au toit de chaume, et les hommes en conduisant les troupeaux vers les points d’eau.
Mais ces poèmes avaient aussi une fonction utilitaire et publique : ils pouvaient être utilisés pour plaider une cause devant les tribunaux ou pour réconcilier deux familles en conflit. Ces versets avaient une force que peu d’étrangers pouvaient réellement saisir. Au Somaliland, région autonome perchée à la pointe nord de la Somalie, la poésie a déclenché des guerres, renversé des gouvernements et ouvert la voie à la paix.
Versets pour parler d’injustice
C’est sous le nom W
Les débats des poètes ont façonné l’histoire du Somaliland. Dans cet État autoproclamé de la Corne de l’Afrique, cette tradition orale a renversé des gouvernements, déclenché des guerres et ouvert la voie à la paix. Une tradition toujours vivante aujourd’hui.
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Un soir de février, un jeune professeur de mathématiques somalien a publié un poème sur sa page Facebook. Fidèle à la tradition de ses ancêtres, qui ont conservé jusqu’à récemment une culture orale, il la récite à voix haute, en cadence : « Quand j’ai compris / Qu’il n’y avait ni puits creusé pour vous / Ni secours en route / Et que les dirigeants élus pour servir le pays en ont corrompu les ressources… » Puis il publie l’enregistrement sur son profil.
Au Somaliland, des poèmes étaient souvent récités, pour passer le temps, par les hommes qui conduisaient les caravanes de chameaux ou par les femmes qui tissaient les nattes recouvrant les huttes en forme de dôme. Tout comme la vie des nomades qui la déclamaient, cette poésie était cyclique. Lors de leurs déplacements, ses auteurs emportaient avec eux leur bétail et leurs textes. A chaque étape de cette transhumance annuelle, les femmes récitaient ces versets en construisant leurs habitations au toit de chaume, et les hommes en conduisant les troupeaux vers les points d’eau.
Mais ces poèmes avaient aussi une fonction utilitaire et publique : ils pouvaient être utilisés pour plaider une cause devant les tribunaux ou pour réconcilier deux familles en conflit. Ces versets avaient une force que peu d’étrangers pouvaient réellement saisir. Au Somaliland, région autonome perchée à la pointe nord de la Somalie, la poésie a déclenché des guerres, renversé des gouvernements et ouvert la voie à la paix.
Versets pour parler d’injustice
C’est sous le nom W