Par
Juliette Cardinale
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Avec ses cannelés, ses vins, la Garonne et l’ambiance populaire du Sud-Ouest, Bordeaux attire toujours nouveaux arrivants. Selon une étude dévoilée par la société Drivalia début septembre 2024, Bordeaux est la troisième ville de France où les gens déménagent, après Paris et Toulouse.
Mais ce que révèle surtout cette étude, c’est que 16 % des Parisiens* qui quittent l’Île-de-France s’installent sur la côte atlantique, entre La Rochelle et Bayonne. Et Bordeaux arrive en tête des destinations : elle représente à elle seule 8% des mouvements, dépassant Toulouse et Lyon d’un iota (7% chacun).
Tout pour plaire aux Parisiens
Rien d’étonnant, la ville surnommée « Petit Paris » a tout pour plaire aux Parisiens. La quarantaine, Jeanne vient de quitter la capitale pour s’installer sur la Rive droite. « Ce qui m’a attirée, c’est le côté grande ville » à taille humaine. Il y a beaucoup de restaurants et d’activités culturelles, mais on respire et on prend le temps de vivre.
« J’adore me promener le long des quais de la Seine, et ici la Garonne « C’est tout aussi agréable. Il y a aussi l’océan ou la campagne à moins d’une heure de train, et beaucoup moins de touristes toute l’année… », poursuit le quadragénaire.
« C’est assez logique. On n’a pas envie de quitter Paris pour aller au fin fond de la Dordogne ou du Périgord, même si c’est très beau », explique Frédéric Lesvigne, président de la Chambre de Gironde de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). « En général, les gens de la région parisienne recherchent quelque chose qui leur est familier, et Bordeaux bénéficie d’une très bonne image.”
« Ce n’est plus la même frénésie »
« Mais il faut relativiser, 8%, ce n’est pas le taux de fuite prévu de Paris vers Bordeaux », souligne l’agent immobilier. D’autant plus qu’il s’agit impossible d’avoir un chiffre précis et que certains des arrivants sont en fait des « Girondins qui reviennent après avoir fait carrière à Paris ».
Les agents bordelais observent néanmoins un flux qui serait moins important que ces dernières années. “Ce n’est pas ce n’est plus la même frénésie “C’est plus raisonnable qu’avant”, rapporte le président de la chambre FNAIM de Gironde alors que la tension locative reste très forte.
Bien sûr, de nombreux Franciliens sont toujours attirés et séduits par la capitale girondine. « On en avait marre du monde, transport, « Le bruit… », raconte Jasmine. Elle a choisi Bordeaux un peu « par hasard », suite à une opportunité professionnelle de son conjoint. « Cela fait huit mois et nous sommes sous le charme. »
Mais s’ils ont plutôt réussi à s’intégrer, c’est aussi parce que Jasmine travaille dans une secteur sous tension, restauration, et n’ont eu aucun mal à trouver un emploi. Pour de nombreux cadres supérieurs, venus à Bordeaux en quête de calme et de tranquillité mais sans emploi en poche, la réalité est différente.
Une question d’opportunités
« Il semble même qu’il y ait une tendance à repartir », poursuit Frédéric Lesvigne. « Quand les Néo-Bordeaux repartent, c’est souvent lié au fait de ne pas trouver d’emploi. On leur avait promis les revenus parisiens et le niveau de vie bordelais. Mais ce n’est pas le cas. pas l’Eldorado annoncé.
C’est le cas de Franck, un jeune trentenaire installé à Bordeaux depuis un peu plus d’un an. « Je travaillais télétravail “Je suis diplômé en communication pour une entreprise parisienne. Comme je n’étais pas enfermé dans un bureau, je suis venu m’installer à Bordeaux sur un coup de tête”, se souvient-il.
Heureux de « profiter de la vie », il n’est plus stimulé par son travail et décide de changer d’employeur. Mais la tâche est ardue : « Il y a peu d’offres et beaucoup de concurrence. J’ai dû réviser très à la baisse “J’ai le salaire que je demandais, et c’est toujours difficile. Finalement, j’ai trouvé un travail dans une autre entreprise parisienne, mais je dois y aller presque une fois par semaine, et ça commence à peser…”
Franck sera-t-il le prochain à revenir ? Vous habitez en Île-de-France ? N’oublions pas que, selon la même étude, Paris reste la ville la plus prisée pour s’installer en France. Mais pour lui, ce serait « le cœur lourd ».
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