En difficulté depuis des années, le fabricant américain des célèbres boîtes alimentaires en plastique Tupperware a annoncé, mercredi 18 septembre, avoir lancé une procédure de faillite. « Depuis plusieurs années, la situation financière de l’entreprise est fortement affectée par un environnement macroéconomique difficile »a déclaré Laurie Ann Goldman, directrice générale de la société, qui a déposé une demande de protection contre la faillite en vertu du chapitre 11.
« Nous avons exploré plusieurs options stratégiques et estimé » que se placer sous la loi sur la protection contre la faillite était “la meilleure solution”parce qu’elle devrait « nous apporter une flexibilité essentielle » à la transformation numérique et technologique de notre entreprise, explique le PDG dans les documents de faillite. Le groupe basé à Orlando, en Floride, veut continuer à travailler pendant la procédure et veut continuer à payer ses employés et ses fournisseurs, précise Mmoi Goldman.
Dans des documents déposés auprès du tribunal des faillites du Delaware, Tupperware estime ses actifs (actifs) entre 500 millions et 1 milliard de dollars, et son passif (capital et dettes) entre 1 et 10 milliards de dollars. Elle recense également entre 50 000 et 100 000 créanciers. Mardi, les actions de Tupperware ont été suspendues à la Bourse de New York.
La tentation de Tupperware
D’abord, la crise a ramené les salariés à la cantine. L’entrecôte-frites du bistrot est devenue un luxe. Puis la cantine elle-même a connu la crise. Bien sûr, l’entreprise subventionne la moitié du ticket. Le salarié a toujours un coût moyen qui oscille entre 3,80 euros et 4,20 euros (selon le Syndicat national de la restauration collective). Mais pourquoi dépenser cette poignée d’euros alors qu’il reste des spaghettis de la veille ? « 15 à 20 % des salariés apportent leur propre déjeunerassure Brigitte Troël, de Geco Food Service, qui regroupe les industriels de la restauration hors foyerLa fréquentation des cantines est en baisse depuis 2008. Il s’agit d’une tendance à la fois économique et sociétale.
“Le plateau à 3 ou 4 euros, jour après jour, c’est un budgetexplique Stéphanie Hervieux, assistante dans une multinationale. Et quand on prend les plats les moins chers à la cantine, franchement, mieux vaut ramener les restes du dîner… En plus, c’est dommage de les jeter ! Moins de gaspillage, des ingrédients dont on connaît l’origine : les fais le toi même bobo rejoint la tradition ouvrière de la gamelle. On sort son Tupperware ou, plus chic, sa boîte à bento, dans l’espace cuisine équipée que les petits commerces installent volontiers : ça leur évite parfois le coût d’une cantine.
Cuisiner avec des collègues
Certains sont même passés à l’étape supérieure : cuisiner entre collègues. Dans la région de Grasse (Alpes-Maritimes), une centaine d’entreprises ont mis en place un réseau, Entremiam, qui incite les salariés d’un même secteur d’activité à cuisiner ensemble une fois par semaine, dans une salle spécifique ou à bord d’un camion..
Au siège parisien de La Ruche qui dit oui, un réseau de communautés d’achats de producteurs locaux, le déjeuner autour de la grande table du monastère est un rite collectif. Deux fois par semaine, deux bénévoles, parmi les 50 salariés, font les courses aux frais de l’entreprise. Tous les midis, ceux qui le souhaitent prennent le relais en cuisine. Un repas bio complet coûte 2 euros. En décembre 2015, La Ruche a lancé un défi culinaire sur les réseaux sociaux à d’autres entreprises, « Tous à poêle au bureau ». Une centaine a suivi, dont le siège français de Google. Ou encore le fabricant de confiseries Michel et Augustin, qui compte désormais s’offrir ce moment de convivialité. « La convivialité et une pause dans le rythme effréné. »
Les aînés en cuisine
Une autre offre maison, tendance vintage cette fois, permet de varier les livraisons habituelles Foodora, Deliveroo et autres Take Eat Easy du restaurant du coin. Parce que Mamie régale, elle aussi. Cette start-up toulousaine La Mamie régale emploie une trentaine de retraités de 61 à 90 ans (et un papy), qui préparent chacun des petits plats du terroir pour huit personnes deux fois par semaine. Les talents culinaires sont vérifiés, les recettes sont fixées, les ingrédients (de saison et locaux) fournis. Puis un livreur transfère le panier aux salariés qui ont passé commande (à 12 euros). Pour les cuisiniers de Mamie régale, le complément de revenu s’élève à 260 euros par mois. Des rencontres entre experts et nostalgiques du bœuf bourguignon ou de la crème caramel sont régulièrement organisées. Des mamies sont même invitées à venir cuisiner avec les salariés. D’ici fin 2016, la start-up qui gonfle comme un bon soufflé s’implantera dans cinq autres villes, dont Paris.
« Réunions Tupperware »
À la mi-août, le groupe a expliqué qu’il continuait à faire « confronté à d’importants problèmes de liquidité » et avoir « des doutes sur sa capacité à poursuivre son activité »Tupperware est grevé depuis plusieurs années de plusieurs centaines de millions de dollars de dettes et avait déjà dû restructurer ses engagements financiers pour la première fois, en 2020. Le groupe n’a plus publié ses comptes depuis 2022, année où son chiffre d’affaires est tombé à 1,3 milliard de dollars, soit 42% de moins que cinq ans plus tôt.
Lancé en 1946, Tupperware est devenu un phénomène de société, entrant dans des millions de foyers américains et au-delà grâce à l’efficacité de sa force de vente. Initialement lancés en magasin, ses contenants en plastique avec couvercle hermétique pour conserver les aliments plus longtemps ne se sont pas bien vendus.
L’entreprise a alors imaginé le principe de « Réunions Tupperware »Des démonstrations ont été réalisées au domicile d’un représentant d’un groupe d’acheteurs potentiels. En 2017, l’entreprise fondée par l’inventeur américain Earl Tupper comptait encore plus de trois millions de ces ambassadeurs dans le monde. Tupperware a été fragilisée par l’émergence du commerce en ligne, de la livraison de repas et du plastique à usage unique, qui ont remis en cause son modèle. L’entreprise a tenté de s’adapter en développant ses ventes sur Internet et en concluant des accords de distribution avec des chaînes de magasins, mais sans parvenir à enrayer sa dégringolade.
En difficulté depuis des années, le fabricant américain des célèbres boîtes alimentaires en plastique Tupperware a annoncé, mercredi 18 septembre, avoir lancé une procédure de faillite. « Depuis plusieurs années, la situation financière de l’entreprise est fortement affectée par un environnement macroéconomique difficile »a déclaré Laurie Ann Goldman, directrice générale de la société, qui a déposé une demande de protection contre la faillite en vertu du chapitre 11.
« Nous avons exploré plusieurs options stratégiques et estimé » que se placer sous la loi sur la protection contre la faillite était “la meilleure solution”parce qu’elle devrait « nous apporter une flexibilité essentielle » à la transformation numérique et technologique de notre entreprise, explique le PDG dans les documents de faillite. Le groupe basé à Orlando, en Floride, veut continuer à travailler pendant la procédure et veut continuer à payer ses employés et ses fournisseurs, précise Mmoi Goldman.
Dans des documents déposés auprès du tribunal des faillites du Delaware, Tupperware estime ses actifs (actifs) entre 500 millions et 1 milliard de dollars, et son passif (capital et dettes) entre 1 et 10 milliards de dollars. Elle recense également entre 50 000 et 100 000 créanciers. Mardi, les actions de Tupperware ont été suspendues à la Bourse de New York.
La tentation de Tupperware
D’abord, la crise a ramené les salariés à la cantine. L’entrecôte-frites du bistrot est devenue un luxe. Puis la cantine elle-même a connu la crise. Bien sûr, l’entreprise subventionne la moitié du ticket. Le salarié a toujours un coût moyen qui oscille entre 3,80 euros et 4,20 euros (selon le Syndicat national de la restauration collective). Mais pourquoi dépenser cette poignée d’euros alors qu’il reste des spaghettis de la veille ? « 15 à 20 % des salariés apportent leur propre déjeunerassure Brigitte Troël, de Geco Food Service, qui regroupe les industriels de la restauration hors foyerLa fréquentation des cantines est en baisse depuis 2008. Il s’agit d’une tendance à la fois économique et sociétale.
“Le plateau à 3 ou 4 euros, jour après jour, c’est un budgetexplique Stéphanie Hervieux, assistante dans une multinationale. Et quand on prend les plats les moins chers à la cantine, franchement, mieux vaut ramener les restes du dîner… En plus, c’est dommage de les jeter ! Moins de gaspillage, des ingrédients dont on connaît l’origine : les fais le toi même bobo rejoint la tradition ouvrière de la gamelle. On sort son Tupperware ou, plus chic, sa boîte à bento, dans l’espace cuisine équipée que les petits commerces installent volontiers : ça leur évite parfois le coût d’une cantine.
Cuisiner avec des collègues
Certains sont même passés à l’étape supérieure : cuisiner entre collègues. Dans la région de Grasse (Alpes-Maritimes), une centaine d’entreprises ont mis en place un réseau, Entremiam, qui incite les salariés d’un même secteur d’activité à cuisiner ensemble une fois par semaine, dans une salle spécifique ou à bord d’un camion..
Au siège parisien de La Ruche qui dit oui, un réseau de communautés d’achats de producteurs locaux, le déjeuner autour de la grande table du monastère est un rite collectif. Deux fois par semaine, deux bénévoles, parmi les 50 salariés, font les courses aux frais de l’entreprise. Tous les midis, ceux qui le souhaitent prennent le relais en cuisine. Un repas bio complet coûte 2 euros. En décembre 2015, La Ruche a lancé un défi culinaire sur les réseaux sociaux à d’autres entreprises, « Tous à poêle au bureau ». Une centaine a suivi, dont le siège français de Google. Ou encore le fabricant de confiseries Michel et Augustin, qui compte désormais s’offrir ce moment de convivialité. « La convivialité et une pause dans le rythme effréné. »
Les aînés en cuisine
Une autre offre maison, tendance vintage cette fois, permet de varier les livraisons habituelles Foodora, Deliveroo et autres Take Eat Easy du restaurant du coin. Parce que Mamie régale, elle aussi. Cette start-up toulousaine La Mamie régale emploie une trentaine de retraités de 61 à 90 ans (et un papy), qui préparent chacun des petits plats du terroir pour huit personnes deux fois par semaine. Les talents culinaires sont vérifiés, les recettes sont fixées, les ingrédients (de saison et locaux) fournis. Puis un livreur transfère le panier aux salariés qui ont passé commande (à 12 euros). Pour les cuisiniers de Mamie régale, le complément de revenu s’élève à 260 euros par mois. Des rencontres entre experts et nostalgiques du bœuf bourguignon ou de la crème caramel sont régulièrement organisées. Des mamies sont même invitées à venir cuisiner avec les salariés. D’ici fin 2016, la start-up qui gonfle comme un bon soufflé s’implantera dans cinq autres villes, dont Paris.
« Réunions Tupperware »
À la mi-août, le groupe a expliqué qu’il continuait à faire « confronté à d’importants problèmes de liquidité » et avoir « des doutes sur sa capacité à poursuivre son activité »Tupperware est grevé depuis plusieurs années de plusieurs centaines de millions de dollars de dettes et avait déjà dû restructurer ses engagements financiers pour la première fois, en 2020. Le groupe n’a plus publié ses comptes depuis 2022, année où son chiffre d’affaires est tombé à 1,3 milliard de dollars, soit 42% de moins que cinq ans plus tôt.
Lancé en 1946, Tupperware est devenu un phénomène de société, entrant dans des millions de foyers américains et au-delà grâce à l’efficacité de sa force de vente. Initialement lancés en magasin, ses contenants en plastique avec couvercle hermétique pour conserver les aliments plus longtemps ne se sont pas bien vendus.
L’entreprise a alors imaginé le principe de « Réunions Tupperware »Des démonstrations ont été réalisées au domicile d’un représentant d’un groupe d’acheteurs potentiels. En 2017, l’entreprise fondée par l’inventeur américain Earl Tupper comptait encore plus de trois millions de ces ambassadeurs dans le monde. Tupperware a été fragilisée par l’émergence du commerce en ligne, de la livraison de repas et du plastique à usage unique, qui ont remis en cause son modèle. L’entreprise a tenté de s’adapter en développant ses ventes sur Internet et en concluant des accords de distribution avec des chaînes de magasins, mais sans parvenir à enrayer sa dégringolade.