Pour les généraux birmans, les revers ne sont pas seulement militaires. Trois ans et demi après le coup d’État de février 2021, l’aggravation des combats en Birmanie ces derniers mois entre la résistance armée et la junte au pouvoir a placé cette dernière dans une situation économique de plus en plus intenable.
Dans une note datée du 4 septembre, le cabinet de conseil en risques BMI (groupe Fitch), basé à Singapour, a révisé à -2,5% la contraction attendue du PIB pour 2025, contre zéro initialement. Or, l’économie birmane ne s’est jamais remise de la pandémie de Covid-19, et son PIB est déjà 20% inférieur à son niveau de 2020.
Selon BMI, l’un des plus grands défis vient de la conscription militaire obligatoire pour les hommes de moins de 35 ans, qui « conduit à une réduction critique de la main d’œuvre disponible »Prise en mars pour apporter du sang neuf à l’armée, à raison de 5 000 nouvelles recrues par mois, cette mesure a provoqué un exode des jeunes, aussi bien vers les maquis, pour prendre les armes, qu’à l’étranger, pour travailler. La junte militaire a répondu par des recrutements forcés mais aussi par des taxes sur les salaires des employés à l’étranger et par des contrôles aux frontières encore plus nombreux, alimentant le cercle vicieux de la panique.
L’IMC donne à la Birmanie le meilleur score d’Asie « risque politique »à 79,1 points sur 100. « Etant donné la faible probabilité d’un compromis, nous pensons que la guerre civile va se prolonger et que toute tentative du régime de relancer le processus démocratique est vouée à l’échec. »écrivent ses experts.
« Domaines clés »
Depuis le lancement d’une série d’offensives par une coalition de groupes armés ethniques fin 2023 dans les États Shan et Kachin au nord-est du pays, à la frontière chinoise, ainsi que dans l’État Rakhine, à l’exact opposé, le long du golfe du Bengale et de la frontière avec le Bangladesh, les rapports de force ont changé dans ces zones clés pour l’exploitation des ressources naturelles et énergétiques.
Entre-temps, la région centrale de Sagaing, qui s’étend de Mandalay, deuxième ville du pays, jusqu’à la frontière indienne, est désormais également touchée. En juillet, l’opposition armée s’est emparée de Mogok, la “Vallée des rubis”, pourtant en partie épuisée, à 190 kilomètres au nord de Mandalay. En août, l’Armée de l’indépendance kachin (KIA), les rebelles kachin, ont pris de petits forts près des mines de jade de Hpakant, dans l’État kachin.
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Pour les généraux birmans, les revers ne sont pas seulement militaires. Trois ans et demi après le coup d’État de février 2021, l’aggravation des combats en Birmanie ces derniers mois entre la résistance armée et la junte au pouvoir a placé cette dernière dans une situation économique de plus en plus intenable.
Dans une note datée du 4 septembre, le cabinet de conseil en risques BMI (groupe Fitch), basé à Singapour, a révisé à -2,5% la contraction attendue du PIB pour 2025, contre zéro initialement. Or, l’économie birmane ne s’est jamais remise de la pandémie de Covid-19, et son PIB est déjà 20% inférieur à son niveau de 2020.
Selon BMI, l’un des plus grands défis vient de la conscription militaire obligatoire pour les hommes de moins de 35 ans, qui « conduit à une réduction critique de la main d’œuvre disponible »Prise en mars pour apporter du sang neuf à l’armée, à raison de 5 000 nouvelles recrues par mois, cette mesure a provoqué un exode des jeunes, aussi bien vers les maquis, pour prendre les armes, qu’à l’étranger, pour travailler. La junte militaire a répondu par des recrutements forcés mais aussi par des taxes sur les salaires des employés à l’étranger et par des contrôles aux frontières encore plus nombreux, alimentant le cercle vicieux de la panique.
L’IMC donne à la Birmanie le meilleur score d’Asie « risque politique »à 79,1 points sur 100. « Etant donné la faible probabilité d’un compromis, nous pensons que la guerre civile va se prolonger et que toute tentative du régime de relancer le processus démocratique est vouée à l’échec. »écrivent ses experts.
« Domaines clés »
Depuis le lancement d’une série d’offensives par une coalition de groupes armés ethniques fin 2023 dans les États Shan et Kachin au nord-est du pays, à la frontière chinoise, ainsi que dans l’État Rakhine, à l’exact opposé, le long du golfe du Bengale et de la frontière avec le Bangladesh, les rapports de force ont changé dans ces zones clés pour l’exploitation des ressources naturelles et énergétiques.
Entre-temps, la région centrale de Sagaing, qui s’étend de Mandalay, deuxième ville du pays, jusqu’à la frontière indienne, est désormais également touchée. En juillet, l’opposition armée s’est emparée de Mogok, la “Vallée des rubis”, pourtant en partie épuisée, à 190 kilomètres au nord de Mandalay. En août, l’Armée de l’indépendance kachin (KIA), les rebelles kachin, ont pris de petits forts près des mines de jade de Hpakant, dans l’État kachin.
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