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Franck Baudouin
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Il y en a partout ! Dans la cour. Sur la terrasse d’artillerie. Et surtout, au niveau de la tour nord-est du château de Pontivy (Morbihan). Selon une estimation approximative, cela représenterait environ 200 pierres. Elles reposent là depuis des décennies. C’est ce que les spécialistes appellent un dépôt lapidaire.
Ces pierres suscitent un grand intérêt pour une équipe d’Archeodunum, opérateur d’archéologie préventive, qui a débuté lundi 16 septembre 2024 un projet de deux mois pour les identifier, les étudier et les analyser…
Leur étude permettra de replacer ces blocs dans leur contexte pour mieux comprendre l’évolution des bâtiments.
La chapelle raccourcie
La plupart de ces pierres, principalement du granit et du schiste, proviennent de campagnes de fouilles archéologiques antérieures.
C’est notamment le cas au niveau de la tour nord-est où ils ont été déposés là, en vrac, suite aux fouilles des archéologues Sham, menées entre 1987 et 1992.
“Il est possible que certaines de ces pierres proviennent de la chapelle, qui a été restaurée à sa taille d’origine dans les années 1960. Les sœurs de Kermaria avaient agrandi la chapelle, qu’elles trouvaient trop petite pour accueillir tous leurs élèves…”
« Les pierres, une source d’information »
Les fouilles réalisées en 2019 au niveau de la terrasse d’artillerie ont également enrichi ce dépôt lapidaire…
Après la tour nord-est, ce sera le deuxième site d’étude d’Archeodunum, avant de s’intéresser au gisement situé dans la cour, où l’on trouve également le bloc de granit qui était positionné au-dessus de la porte d’entrée du château et sur lequel avait été sculpté un blason (celui des Rohan ?). “Il serait dommage de passer à côté de cette source d’information”, estime Anne Bocquet.
« Si nous voulons ouvrir le château aux visiteurs, nous ne pouvons pas, pour des raisons de sécurité, laisser ces blocs comme ça. Il faut aussi les enlever pour laisser la place aux travaux de mise en valeur du château », confie Véronique Delmouly, adjointe au maire en charge du projet château.
Le château de Pontivy étant classé Monument Historique, le dépôt lapidaire l’est également. C’est donc sous le contrôle de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) et des Conservateurs des Antiquités et Objets d’Art (CAOA) que l’agence Archeodunum intervient dans le respect des règles de l’art.
Le chantier à découvrir aux Journées du Patrimoine
Les pierres seront triées, mesurées, photographiées, inventoriées… Une étude pétrographique des pierres permettra d’identifier les sites d’extraction.
En avril 2025, Margaux Lainé, responsable des opérations archéologiques d’Archeodunum, remettra son rapport. Les blocs jugés scientifiquement intéressants seront présentés au public, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur du château, dans le cadre de la promotion du château.
En attendant, l’équipe d’Archeodunum participera aux Journées européennes du patrimoine : le samedi 21 septembre, de 10h à 18h, elle accueillera le public dans la cour du château pour expliquer sa mission à Pontivy. « On aura un petit aperçu de quelques pierres remarquables », promet Margaux Lainé.
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