En politique, les belles formules cachent parfois des réalités plus nuancées. La réforme dite de la « solidarité à la source », qui doit être testée dans cinq départements (Alpes-Maritimes, Aube, Hérault, Pyrénées-Atlantiques et Vendée), à partir du 1euh La réforme d’octobre l’illustre bien. Cette réforme est, selon la communication gouvernementale, une manière de faciliter l’accès aux droits sociaux. « Aujourd’hui, il y a la retenue à la source. (…) Je pars d’un principe clair : si l’État sait combien vous gagnez pour collecter les impôts, il doit savoir vous payer ce à quoi vous avez droit.a expliqué l’ancien Premier ministre Gabriel Attal sur Franceinfo le 18 juin.
L’objectif de la réforme est de simplifier la vie de millions de bénéficiaires. On reste toutefois loin des ambitions initiales affichées par Emmanuel Macron lors de ses campagnes présidentielles de 2017 et 2022, ou lorsqu’il avait proposé l’instauration d’un “revenu universel d’activité”.
En pratique, la mesure se résume à la mise en place de formulaires de ressources pré-remplis pour les personnes sollicitant le revenu de solidarité active (RSA) ou la prime d’activité, Le dispositif s’appuie sur le modèle du pré-remplissage de la déclaration d’impôt proposé par l’administration fiscale depuis 2006. Il s’agit donc d’une aide administrative, plutôt que d’un bouleversement du système d’accès aux prestations sociales. L’initiative de demander les prestations reviendra toujours aux bénéficiaires, l’effet de la mesure sur le taux de non-recours reste donc à démontrer, alors qu’environ un tiers des bénéficiaires potentiels du RSA n’en bénéficient pas.
Le directeur général de la Caisse nationale d’allocations familiales, Nicolas Grivel, se montre également prudent sur le sujet. « Les premiers concernés sont ceux qui bénéficient déjà du RSA ou de la prime d’activité : cette mesure doit leur faciliter la vie.il explique. Je pense par exemple à ceux qui alternent entre de petits boulots, qui ont plusieurs employeurs, ou encore à ceux qui ont quitté ces systèmes par découragement. Le milieu associatif salue de son côté le principe de la mesure, perçue comme une avancée pour les publics précaires. « Nous y sommes favorables a priori, car cela peut être un facteur de limitation des erreurs, à condition que l’accompagnement humain soit à la hauteur »estime Daniel Verger, responsable de l’accès aux prestations sociales au Secours catholique.
Pas un « paiement automatique »
Les formulaires pré-remplis peuvent donner l’illusion qu’il suffit de cliquer pour effectuer ses démarches administratives. Mais, comme pour l’impôt sur le revenu, les bénéficiaires devront tout de même vérifier les informations et en ajouter certaines à la main. C’est par exemple à eux de déclarer les dons ponctuels de proches, déduits du montant du RSA, ou les pensions alimentaires.
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En politique, les belles formules cachent parfois des réalités plus nuancées. La réforme dite de la « solidarité à la source », qui doit être testée dans cinq départements (Alpes-Maritimes, Aube, Hérault, Pyrénées-Atlantiques et Vendée), à partir du 1euh La réforme d’octobre l’illustre bien. Cette réforme est, selon la communication gouvernementale, une manière de faciliter l’accès aux droits sociaux. « Aujourd’hui, il y a la retenue à la source. (…) Je pars d’un principe clair : si l’État sait combien vous gagnez pour collecter les impôts, il doit savoir vous payer ce à quoi vous avez droit.a expliqué l’ancien Premier ministre Gabriel Attal sur Franceinfo le 18 juin.
L’objectif de la réforme est de simplifier la vie de millions de bénéficiaires. On reste toutefois loin des ambitions initiales affichées par Emmanuel Macron lors de ses campagnes présidentielles de 2017 et 2022, ou lorsqu’il avait proposé l’instauration d’un “revenu universel d’activité”.
En pratique, la mesure se résume à la mise en place de formulaires de ressources pré-remplis pour les personnes sollicitant le revenu de solidarité active (RSA) ou la prime d’activité, Le dispositif s’appuie sur le modèle du pré-remplissage de la déclaration d’impôt proposé par l’administration fiscale depuis 2006. Il s’agit donc d’une aide administrative, plutôt que d’un bouleversement du système d’accès aux prestations sociales. L’initiative de demander les prestations reviendra toujours aux bénéficiaires, l’effet de la mesure sur le taux de non-recours reste donc à démontrer, alors qu’environ un tiers des bénéficiaires potentiels du RSA n’en bénéficient pas.
Le directeur général de la Caisse nationale d’allocations familiales, Nicolas Grivel, se montre également prudent sur le sujet. « Les premiers concernés sont ceux qui bénéficient déjà du RSA ou de la prime d’activité : cette mesure doit leur faciliter la vie.il explique. Je pense par exemple à ceux qui alternent entre de petits boulots, qui ont plusieurs employeurs, ou encore à ceux qui ont quitté ces systèmes par découragement. Le milieu associatif salue de son côté le principe de la mesure, perçue comme une avancée pour les publics précaires. « Nous y sommes favorables a priori, car cela peut être un facteur de limitation des erreurs, à condition que l’accompagnement humain soit à la hauteur »estime Daniel Verger, responsable de l’accès aux prestations sociales au Secours catholique.
Pas un « paiement automatique »
Les formulaires pré-remplis peuvent donner l’illusion qu’il suffit de cliquer pour effectuer ses démarches administratives. Mais, comme pour l’impôt sur le revenu, les bénéficiaires devront tout de même vérifier les informations et en ajouter certaines à la main. C’est par exemple à eux de déclarer les dons ponctuels de proches, déduits du montant du RSA, ou les pensions alimentaires.
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