Alors que Laurence Garnier est pressentie pour devenir ministre de la Famille, le président Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre Michel Barnier de l’exclure du gouvernement, a appris BFMTV.
Le président Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre Michel Barnier, qui doit annoncer prochainement le nouveau gouvernement, que Laurence Garnier, pressentie pour devenir ministre de la Famille, ne soit pas nommée, a appris BFMTV vendredi 20 septembre de sources concordantes, confirmant une information de France Info.
“Autant bloquer maintenant et éviter un bad buzz pendant des semaines”, nous confie un ancien ministre, faisant le parallèle avec l’ancienne maire LR de Beauvais Caroline Cayeux, qui avait brièvement été ministre déléguée aux collectivités locales. Des propos homophobes tenus en 2013 avaient été exhumés au moment de sa nomination, suscitant de nombreuses critiques, notamment à gauche.
“Le président ne veut pas que la nouvelle équipe détricote ses réformes. Les positions de Garnier sont à l’opposé de ce qui était défendu par les équipes précédentes”, ajoute l’ancien membre de l’exécutif.
Soutienne de La Manif pour tous, Laurence Garnier, sénatrice Les Républicains (LR) de Loire-Atlantique, s’est opposée à la constitutionnalisation de l’avortement en 2024 et à l’interdiction des thérapies de conversion en 2021.
En février 2024, elle vote contre l’inscription dans la Constitution de la liberté garantie d’avorter : « nos concitoyens attendent du gouvernement qu’il s’occupe de redresser notre pays, plutôt que de problèmes qui n’existent pas », justifie-t-elle.
Une « alerte » de Macron
Michel Barnier a proposé jeudi soir à Emmanuel Macron une liste de 38 noms pour former le nouveau gouvernement.
“Concernant la liste proposée par Michel Barnier hier soir, nous comprenons que le président de la République a par exemple alerté la famille sur le cas Laurence Garnier”, nous a confié un ancien ministre.
“Mais en définitive, c’est Michel Barnier qui arbitre : c’est son gouvernement. Constitutionnellement, ce n’est pas le président de la République qui rejette directement tel ou tel dossier. Il ne bloque pas. Mais il peut alerter”, soutient-il.
Inquiétude à gauche
La possible nomination de Laurence Garnier a suscité de nombreuses réactions négatives à gauche. « Je n’ai plus de mots. Juste une colère folle », a-t-elle déploré. sur X la députée européenne Manon Aubry.
“Les Français n’ont pas voté contre la constitutionnalisation de l’avortement, contre le mariage pour tous, contre l’interdiction des thérapies de conversion. Laurence Garnier ministre de la Famille serait une nouvelle trahison du vote des Françaises et des Français”, a plaidé le député socialiste de Nantes, Karim Benbrahim.
“Laurence Garnier est une femme très à droite, qui a eu des engagements sociaux contre lesquels je me suis toujours battu. A ce poste, ce n’est pas bon signe. C’est un symbole qui est donné”, a encore dénoncé sur BFMTV le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner.
L’association Gaylib, qui milite pour les libertés des personnes LGBT, s’est également inquiétée de cette éventuelle nomination. “En tant qu’association œuvrant pour l’égalité des droits des personnes LGBTI, nous nous inquiétons de la capacité de Laurence Garnier à défendre les droits de toutes les familles”, a-t-elle déclaré.