La nuit est tombée sur Colombo, apportant un peu de fraîcheur. Depuis des heures, des milliers de Sri Lankais attendent dans l’humidité de la mousson “AKD”, le candidat de gauche, favori inattendu de la course à la présidentielle. Anura Kumara Dissanayake tient son dernier meeting de campagne mercredi 18 septembre.
Au fond de la foule compacte, les yeux de Priyantha Abeyratne sont pleins d’espoir. « J’ai presque 70 ans et c’est peut-être la dernière fois que je vote. J’ai l’intention de faire ce qui est bon pour le pays. »confie cet avocat à la retraite. Sa vie, dit-il, est relativement confortable, mais ses revenus sont insuffisants pour subvenir aux besoins quotidiens. Il souffre. Comme une majorité de Sri Lankais après cinq ans d’une crise qui n’en finit plus. A Colombo, et dans tout le pays, des jeunes, des femmes, des vieux portent des tee-shirts rouge bordeaux, les couleurs de ce candidat marxiste très charismatique, qui a choisi une boussole comme symbole de sa campagne.
Deux ans après l’éviction du clan Rajapaksa du pouvoir, les citoyens sont appelés aux urnes samedi 21 septembre pour choisir entre trente-huit candidats. L’île de vingt-deux millions d’habitants s’apprête peut-être à ouvrir un nouveau chapitre de sa révolution citoyenne.
Plan de sauvetage du FMI
En 2022, après des mois de pénuries de biens essentiels – essence, électricité, nourriture, médicaments –, un mouvement de protestation populaire massif, l’Aragalaya (« lutte »), s’est répandu dans toute l’île, exigeant le départ du président Gotabaya Rajapaksa, considéré comme responsable de la faillite du pays le plus développé d’Asie du Sud, incapable de rembourser la dette abyssale accumulée à cause d’investissements erratiques et d’une gestion calamiteuse. Le 13 juillet 2022, le dirigeant avait dû fuir le pays, chassé par la rue. Il est depuis revenu, hébergé dans une luxueuse résidence de Colombo, mise à sa disposition par le gouvernement.
Son successeur, Ranil Wickremesinghe, 75 ans, nommé par le Parlement avec le soutien du camp Rajapaksa, a conclu en mars 2023 un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 2,9 milliards de dollars. Cet homme d’expérience, déjà six fois Premier ministre, a stabilisé l’économie, l’inflation est passée sous la barre des 5 %, la croissance est revenue – 5,3 % au premier trimestre, 4,7 % au deuxième – après deux années de forte contraction, les réserves de change se reconstituent lentement et le déficit public se réduit.
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La nuit est tombée sur Colombo, apportant un peu de fraîcheur. Depuis des heures, des milliers de Sri Lankais attendent dans l’humidité de la mousson “AKD”, le candidat de gauche, favori inattendu de la course à la présidentielle. Anura Kumara Dissanayake tient son dernier meeting de campagne mercredi 18 septembre.
Au fond de la foule compacte, les yeux de Priyantha Abeyratne sont pleins d’espoir. « J’ai presque 70 ans et c’est peut-être la dernière fois que je vote. J’ai l’intention de faire ce qui est bon pour le pays. »confie cet avocat à la retraite. Sa vie, dit-il, est relativement confortable, mais ses revenus sont insuffisants pour subvenir aux besoins quotidiens. Il souffre. Comme une majorité de Sri Lankais après cinq ans d’une crise qui n’en finit plus. A Colombo, et dans tout le pays, des jeunes, des femmes, des vieux portent des tee-shirts rouge bordeaux, les couleurs de ce candidat marxiste très charismatique, qui a choisi une boussole comme symbole de sa campagne.
Deux ans après l’éviction du clan Rajapaksa du pouvoir, les citoyens sont appelés aux urnes samedi 21 septembre pour choisir entre trente-huit candidats. L’île de vingt-deux millions d’habitants s’apprête peut-être à ouvrir un nouveau chapitre de sa révolution citoyenne.
Plan de sauvetage du FMI
En 2022, après des mois de pénuries de biens essentiels – essence, électricité, nourriture, médicaments –, un mouvement de protestation populaire massif, l’Aragalaya (« lutte »), s’est répandu dans toute l’île, exigeant le départ du président Gotabaya Rajapaksa, considéré comme responsable de la faillite du pays le plus développé d’Asie du Sud, incapable de rembourser la dette abyssale accumulée à cause d’investissements erratiques et d’une gestion calamiteuse. Le 13 juillet 2022, le dirigeant avait dû fuir le pays, chassé par la rue. Il est depuis revenu, hébergé dans une luxueuse résidence de Colombo, mise à sa disposition par le gouvernement.
Son successeur, Ranil Wickremesinghe, 75 ans, nommé par le Parlement avec le soutien du camp Rajapaksa, a conclu en mars 2023 un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 2,9 milliards de dollars. Cet homme d’expérience, déjà six fois Premier ministre, a stabilisé l’économie, l’inflation est passée sous la barre des 5 %, la croissance est revenue – 5,3 % au premier trimestre, 4,7 % au deuxième – après deux années de forte contraction, les réserves de change se reconstituent lentement et le déficit public se réduit.
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