Le centre du Japon, noyĂ© sous des pluies torrentielles, s’apprĂŞte Ă vivre dimanche une deuxième journĂ©e sous la menace d’inondations et de glissements de terrain qui ont dĂ©jĂ fait un mort et au moins six disparus.
Les rivières boueuses sont particulièrement en crue Ă Anamizu, une ville de la pĂ©ninsule de Noto, oĂą les dĂ©gâts causĂ©s par le sĂ©isme du 1er janvier qui a fait au moins 318 morts sont encore visibles, ont constatĂ© des journalistes de l’AFP.
Un message est diffusé par le système de prévention des catastrophes de la ville, avertissant les résidents que la pluie pourrait inonder les égouts et que les eaux usées pourraient remonter à la surface.
“Ma maison a Ă©tĂ© complètement rasĂ©e par le tremblement de terre”, a racontĂ© Ă l’AFP Hideaki Sato, 74 ans, observant avec anxiĂ©tĂ© depuis un pont sur un canal inondĂ©.
« J’habite dĂ©sormais un petit appartement. Si la rivière dĂ©bordait, ce serait un vrai problème », ajoute-t-il, en montrant une structure en bois derrière lui.
Les autoritĂ©s locales avaient appelĂ© quelque 75 000 personnes Ă Ă©vacuer, qualifiant les pluies de “sans prĂ©cĂ©dent”, tandis que l’Agence mĂ©tĂ©orologique japonaise (JMA) avait Ă©mis une alerte d’urgence pour la rĂ©gion, qui restait en vigueur dimanche.
Les inondations massives ont touchĂ© de nombreuses habitations, dont huit centres d’hĂ©bergement temporaire Ă Wajima et Suzu, oĂą rĂ©sident toujours les victimes du tremblement de terre de magnitude 7,5 qui a frappĂ© plus tĂ´t cette annĂ©e.
En plus des bâtiments inondĂ©s, de nombreux glissements de terrain bloquent les routes et quelque 6 200 foyers sont privĂ©s d’Ă©lectricitĂ© et un certain nombre d’eau, ont indiquĂ© les autoritĂ©s de la prĂ©fecture d’Ishikawa.
Dans le même département, une personne a été tuée, deux autres ont été grièvement blessées et trois sont portées disparues, a annoncé le gouvernement régional dans un communiqué.
– Alerte maximale –
Sur un chantier de restauration d’une route Ă Wajima, trois ouvriers travaillant pour le ministère du Territoire sont Ă©galement portĂ©s disparus depuis samedi après un glissement de terrain, a indiquĂ© dimanche Ă l’AFP un responsable local du ministère, Yoshiyuki Tokuhashi.
L’un de leurs collègues initialement portĂ© disparu avait rĂ©ussi Ă “se rĂ©fugier dans le tunnel” oĂą 26 de ses collègues s’Ă©taient rĂ©fugiĂ©s avant lui, a prĂ©cisĂ© M. Tokuhashi.
“Les opĂ©rations de sauvetage devaient commencer Ă 5 heures du matin (20 heures GMT samedi) mais ont Ă©tĂ© suspendues en raison de fortes pluies, mais devraient reprendre vers 11 heures”, a-t-il dĂ©clarĂ©.
Dans la rĂ©gion, une dizaine de rivières sont en crue, charriant arbres et dĂ©bris, finissant souvent bloquĂ©es par des ponts, comme ont pu le constater des journalistes de l’AFP.
La JMA a placĂ© la prĂ©fecture d’Ishikawa en Ă©tat d’alerte maximale, avertissant de dangers « mortels ».
Satoshi Sugimoto, prĂ©visionniste de l’agence, a signalĂ© des « pluies torrentielles d’une ampleur sans prĂ©cĂ©dent », avec plus de 120 mm de prĂ©cipitations par heure enregistrĂ©es Ă Wajima samedi matin, le chiffre le plus Ă©levĂ© dans la rĂ©gion depuis le dĂ©but des enregistrements en 1929.
L’armĂ©e, les Forces d’autodĂ©fense, a Ă©tĂ© appelĂ©e en renfort dans toute la rĂ©gion rurale le long de la mer du Japon.
Dimanche, les autoritĂ©s des prĂ©fectures de Niigata et Yamagata, plus au nord d’Ishikawa, ont appelĂ© Ă l’Ă©vacuation de 16 800 habitants.
Au Japon, les précipitations ont atteint des niveaux record ces dernières années dans plusieurs régions du pays, avec des inondations et des glissements de terrain parfois mortels.
Les experts estiment que le changement climatique rend ces événements plus fréquents, plus intenses et plus imprévisibles.
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