S’il est resté lucide sur le manque de réalisme de l’OL face à l’OM (2-3), réduit à dix, Pierre Sage s’est néanmoins montré satisfait de ses joueurs, qui ont livré à ses yeux “un match correct” : “Je n’ai aucune raison de leur en vouloir”, a-t-il déclaré.
Il faut toujours se méfier d’un animal blessé qu’on n’arrive pas à achever. Il peut se relever et vous porter le coup fatal. L’OL de Pierre Sage l’a appris à ses dépens de manière “cruelle” et “incroyable”, dimanche soir, en clôture de la 5e journée de Ligue 1. Trop imprécis face à une équipe de l’OM réduite à 10 hommes dès la 5e minute de jeu, l’OL s’est complètement effondré (2-3).
Geronimo Rulli a déjoué l’instinct de tueur du capitaine lyonnais Alexandre Lacazette en arrêtant un penalty et plusieurs tentatives adverses, mais l’OL menait toujours lorsque Lacazette est sorti (65e). L’effondrement s’est concrétisé deux minutes plus tard avec le premier des trois buts encaissés par les Lyonnais dans la dernière demi-heure. Rayan Cherki pensait avoir éteint la révolte marseillaise dans le temps additionnel. C’était sans compter sur une frappe limpide de la recrue marseillaise Jonathan Rowe dans les tout derniers instants du match.
“C’est incroyable, c’est cruel, mais c’est lié au fait qu’on a laissé notre adversaire en vie, je pense, sachant qu’au moins en première période, on aurait dû rentrer aux vestiaires avec un avantage de plus d’un but”, a déclaré Pierre Sage en conférence de presse. “Ils ont gardé espoir. Ils ont su saisir toutes les occasions qu’on leur a laissées, ils ont même été proches de marquer en première période (ballon arrêté sur la ligne par Corentin Tolisso, NDLR). Tout ce qu’on leur a laissé, ils l’ont capitalisé, transformé en but, là où on s’est créé beaucoup d’occasions en ne marquant que deux buts.”
« Nous avons de bonnes raisons d’être en colère »
Retombé dans ses vieilles habitudes, plus proche de la zone rouge que du podium, l’ambition affichée par son propriétaire John Textor, ce lundi matin, l’OL ne sait plus comment gagner. De quoi exaspérer son joyau Rayan Cherki qui n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier la prestation de son équipe.
“C’est une honte. Ils sont réduits à dix depuis la cinquième minute”, s’est indigné le jeune lyonnais, très en colère au coup de sifflet final. La raison de cette colère ? Un rythme de jeu timide et un manque d’ambition offensive.
« Cela fait des années et des années qu’on mène ici et on ne fait que reculer. Tout le temps. Encore. Le match avance, on a 3 500 occasions, mais malgré ça, on ne fait que reculer. Quand on mène, il va falloir enterrer les équipes qui viennent jouer ici. Quand on mène, il faut savoir marquer un, deux, trois, quatre, cinq. »
“Je n’ai pas vraiment honte, je pense que c’est un mot fort mais on a une bonne raison de s’en vouloir, c’est sûr”, a réagi son entraîneur en conférence de presse. “Mais d’un autre côté je n’ai aucune raison de blâmer les joueurs, ils ont fait un match correct, avec la volonté de gagner. Malheureusement, la transformation des situations ne s’est pas faite. Si on donne de l’espoir à cet adversaire qui était rempli de solidarité pour croire en cette possibilité et qu’on l’a maintenu en vie en l’aidant sur le troisième but, on arrive à quelque chose qui peut être assimilé à de la honte mais… En fait, ce soir, je ne suis pas déçu d’avoir perdu, je suis déçu de ne pas avoir gagné.”