« Porter ce maillot un jour ? Ce n’est pas possible. (…) Aller jouer à Marseille est inconcevable.” Pourtant, tout est envisageable dans le football, notamment ce genre de retournement de situation, et Adrien Rabiot, auteur de cette déclaration à Provence en 2016, rejoint l’Olympique de Marseille (OM).
L’international français est une bonne prise pour l’OM à deux titres : convoité cet été par de gros clubs européens, il s’agit d’un joueur formé au Paris-Saint-Germain, qu’il a quitté en mauvais termes en 2019. Aux yeux des supporters marseillais, ce n’est ni un détail ni un problème puisqu’ils sont assurés que leurs homologues parisiens voudront une haine encore plus grande à la nouvelle recrue, partie depuis à la Juventus Turin.
Aussi banals soient-ils, les transferts vers un club « ennemi » restent des transgressions. Mieux vaut donc faire le ménage dans ses réseaux sociaux pour échapper aux archéologues numériques qui traqueront toute trace d’ancienne compromission avec le club rival de celui que vous avez rejoint.
Les joueurs doivent aussi se garder de jurer une fidélité éternelle à leur « club favori », au-delà des signes d’allégeance requis comme le baiser fervent sur l’écusson du maillot après avoir marqué un but : personne ne sait ce que les aléas du mercato nous réservent.
Glossaire de la honte et de la trahison
C’est ce qui a valu à l’Argentin Gabriel Heinze la fureur des supporters du PSG, dont il avait été un joueur emblématique, lorsqu’il avait signé à l’OM après quelques saisons hors de France. Le “traître” avait même célébré sans hésiter un but contre son ancienne équipe, et filé vers le titre de champion de France 2010.
Ce n’est pas un cas isolé : une cinquantaine de joueurs ont évolué à Paris et Marseille. Le statut est un élément déterminant dans l’accueil. Contrairement à Lorik Cana ou George Weah, par exemple, le plus modeste Fabrice Fiorèse, transféré en 2004, n’avait pas conquis le stade Vélodrome.
En matière de départs, les huit saisons de Mathieu Valbuena à l’OM ne lui ont pas valu la moindre indulgence de la part de ses anciens supporters lorsqu’il avait rejoint l’Olympique lyonnais (OL) en 2015 : déjà mal accueilli par les supporters rhodaniens, il avait aperçu dans les tribunes marseillaises un sinistre mannequin simulant sa pendaison.
En février 2017, Anthony Mounier, formé à l’OL, a vu son prêt de l’Atalanta Bergame à l’AS Saint-Etienne (ASSE) annulé suite aux menaces des supporters stéphanois. Par le passé, les transferts de ce genre étaient plus rares. Et moins sensibles ? Bernard Lacombe a pu renoncer à sa seule saison (1978-1979) avec les Verts sans perdre son statut de plus lyonnais des Lyonnais à l’OL.
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« Porter ce maillot un jour ? Ce n’est pas possible. (…) Aller jouer à Marseille est inconcevable.” Pourtant, tout est envisageable dans le football, notamment ce genre de retournement de situation, et Adrien Rabiot, auteur de cette déclaration à Provence en 2016, rejoint l’Olympique de Marseille (OM).
L’international français est une bonne prise pour l’OM à deux titres : convoité cet été par de gros clubs européens, il s’agit d’un joueur formé au Paris-Saint-Germain, qu’il a quitté en mauvais termes en 2019. Aux yeux des supporters marseillais, ce n’est ni un détail ni un problème puisqu’ils sont assurés que leurs homologues parisiens voudront une haine encore plus grande à la nouvelle recrue, partie depuis à la Juventus Turin.
Aussi banals soient-ils, les transferts vers un club « ennemi » restent des transgressions. Mieux vaut donc faire le ménage dans ses réseaux sociaux pour échapper aux archéologues numériques qui traqueront toute trace d’ancienne compromission avec le club rival de celui que vous avez rejoint.
Les joueurs doivent aussi se garder de jurer une fidélité éternelle à leur « club favori », au-delà des signes d’allégeance requis comme le baiser fervent sur l’écusson du maillot après avoir marqué un but : personne ne sait ce que les aléas du mercato nous réservent.
Glossaire de la honte et de la trahison
C’est ce qui a valu à l’Argentin Gabriel Heinze la fureur des supporters du PSG, dont il avait été un joueur emblématique, lorsqu’il avait signé à l’OM après quelques saisons hors de France. Le “traître” avait même célébré sans hésiter un but contre son ancienne équipe, et filé vers le titre de champion de France 2010.
Ce n’est pas un cas isolé : une cinquantaine de joueurs ont évolué à Paris et Marseille. Le statut est un élément déterminant dans l’accueil. Contrairement à Lorik Cana ou George Weah, par exemple, le plus modeste Fabrice Fiorèse, transféré en 2004, n’avait pas conquis le stade Vélodrome.
En matière de départs, les huit saisons de Mathieu Valbuena à l’OM ne lui ont pas valu la moindre indulgence de la part de ses anciens supporters lorsqu’il avait rejoint l’Olympique lyonnais (OL) en 2015 : déjà mal accueilli par les supporters rhodaniens, il avait aperçu dans les tribunes marseillaises un sinistre mannequin simulant sa pendaison.
En février 2017, Anthony Mounier, formé à l’OL, a vu son prêt de l’Atalanta Bergame à l’AS Saint-Etienne (ASSE) annulé suite aux menaces des supporters stéphanois. Par le passé, les transferts de ce genre étaient plus rares. Et moins sensibles ? Bernard Lacombe a pu renoncer à sa seule saison (1978-1979) avec les Verts sans perdre son statut de plus lyonnais des Lyonnais à l’OL.
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