Des centaines de manifestants ont bloqué lundi l’autoroute principale du Honduras, exigeant “justice” pour les défenseurs de l’environnement assassinés Berta Caceres en 2016 et Juan Lopez le 14 septembre, a rapporté l’AFP.
“Justice pour Berta”, “Justice pour Juan Lopez” scandaient les manifestants à l’appel du Conseil des organisations populaires et indigènes du Honduras (Copinh), bloquant de l’aube jusqu’à midi la route reliant la capitale Tegucigalpa à la deuxième ville du pays, San Pedro Sula (nord).
“Plus de huit ans après l’assassinat cruel” de Berta Caceres, 44 ans, “nous constatons toujours la fragilité et la corruption du système judiciaire au Honduras”, a déclaré Copinh dans un communiqué.
« L’impunité dans cette affaire est un rappel constant des injustices auxquelles sont confrontés ceux qui défendent les droits de l’homme et les territoires ancestraux », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, cette même impunité menace de se répéter avec l’assassinat de Juan Lopez, un nouveau martyr dans la lutte pour la défense des territoires », ajoute l’organisation.
M. Lopez, 46 ans, a été abattu dans sa voiture alors qu’il quittait une église de la municipalité de Tocoa, à 220 km au nord-est de Tegucigalpa.
Le pape François a condamné dimanche l’assassinat. “J’ai appris avec tristesse que Juan Antonio Lopez, délégué de la Parole de Dieu, coordinateur de la pastorale sociale du diocèse de Trujillo et membre fondateur de la pastorale de l’écologie intégrale au Honduras, a été assassiné au Honduras”, a déclaré le pontife argentin.
M. Lopez a accusé un groupe minier d’exploiter une mine à ciel ouvert dans des conditions qui ont endommagé une réserve forestière près de Tocoa.
Il avait déclaré à l’AFP en 2021 craindre pour sa vie, expliquant avoir été prévenu qu’il lui arriverait la même chose qu’à Berta Caceres, abattue le 2 mars 2016 parce qu’elle s’opposait à la construction d’un barrage hydroélectrique dans l’ouest du pays.
Copinh a demandé à la Cour suprême de « confirmer » la peine prononcée contre huit personnes condamnées en première instance pour l’assassinat de l’activiste.
Le Honduras est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement, avec 18 meurtres en 2023, selon l’ONG Global Witness.
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