La Californie a annoncé lundi poursuivre en justice le géant pétrolier ExxonMobil pour son rôle dans la pollution plastique, principalement issue des hydrocarbures, l’accusant d’avoir mené pendant des décennies des campagnes “trompeuses” sur le recyclage, loin d’être généralisé.
Rob Bonta, le procureur général de cet Etat de l’ouest américain, cherche à obtenir des “milliards de dollars” du géant pétrolier pour mettre en œuvre des “solutions” pour faire face à la pollution de l’eau et des sols par les plastiques rejetés dans l’environnement, mais aussi pour “rééduquer” la population, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
« Nos côtes, nos océans, nos rivières et nos baies sont remplis de plastique, une pollution qui coûte aux autorités et aux contribuables plus d’un milliard de dollars chaque année (…) alors que, l’année dernière seulement, ExxonMobil a réalisé 36 milliards de dollars de bénéfices », a-t-il rappelé.
« Les plastiques sont partout, au fond de nos océans, sur les plus hauts sommets et dans nos corps, causant des dommages irréparables – connus ou inconnus à ce jour – à l’environnement et à notre santé », a ajouté le procureur général dans un communiqué.
« Depuis des décennies, ExxonMobil trompe le public en essayant de nous convaincre que le recyclage du plastique pourrait résoudre à la fois le problème des déchets plastiques et de la pollution alors que l’entreprise sait très bien que c’est impossible », a-t-il ajouté.
“Les dirigeants californiens savent depuis des décennies que leur système de recyclage est inefficace. Ils n’ont pas réagi et cherchent maintenant à rejeter la faute sur les autres”, a déclaré ExxonMobil à l’AFP.
Les procès contre les grandes compagnies pétrolières, mais aussi plus généralement contre les entreprises accusées de greenwashing, se multiplient dans le monde et aux Etats-Unis pour leur demander des comptes, le réchauffement climatique étant principalement dû à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, essentiellement liée à la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par l’humanité.
– «De vraies solutions» –
« Seuls 5 % des déchets plastiques sont recyclés aux États-Unis et ce taux n’a jamais dépassé 9 % », indique le communiqué du procureur général.
Or, ExxonMobil aurait fait la promotion du pictogramme identifiant un produit comme recyclable pour faire croire aux consommateurs que leurs déchets plastiques seraient recyclés alors que les technologies pour le faire n’existent pas ou ne sont pas suffisamment rentables pour être mises en œuvre, précise-t-on.