Le syndicat international des machinistes (IAM) a jugé lundi soir insuffisante la proposition du groupe Boeing, incluant une augmentation salariale de 30% sur quatre ans, présentée comme sa “meilleure offre” pour mettre fin à la grève aux Etats-Unis.
Le groupe avait fixé au 27 septembre la date limite de ratification par les membres du syndicat, ce que le syndicat a exclu, affirmant que la proposition n’allait pas « suffisamment loin pour répondre aux revendications » des travailleurs en grève.
Plus de 33.000 travailleurs de l’avionneur américain de la région de Seattle (nord-ouest) sont en grève depuis le 13 septembre, dans le cadre de la négociation de leur nouvelle convention collective.
“Mettre fin à la grève est la priorité absolue”, a déclaré vendredi Kelly Ortberg, le patron de Boeing depuis début août, dans un message adressé aux salariés, se disant “impatient de reprendre le chemin de la reprise”.
Les deux principales usines du groupe, à Renton (qui produit le 737, son avion le plus vendu) et Everett (qui produit le 777 et plusieurs programmes militaires) font partie des sites complètement à l’arrêt depuis dix jours.
Un coup dur pour le constructeur, qui traverse une période difficile et qui a pris des mesures, dont le chômage technique partiel touchant des dizaines de milliers de salariés, pour préserver sa trésorerie pendant le débrayage.
Un projet d’accord avait été rejeté le 12 septembre par près de 95% des membres de l’IAM-District 751, la section locale du syndicat, qui n’étaient pas satisfaits des propositions, notamment en matière d’augmentations salariales (+25% au lieu des +40% demandés) et de retraite. Ils avaient voté la grève à 96%.
La nouvelle offre « la meilleure et la dernière » de Boeing, selon le groupe, a été jugée insuffisante par le syndicat lundi.
“Boeing est loin d’atteindre son objectif avec cette proposition”, a déclaré l’IAM-District 751 dans un communiqué, dénonçant le fait que l’offre ait été envoyée “directement aux membres et aux médias”, en dehors de négociations qui se sont terminées sans résultat la semaine dernière.
Le syndicat a ajouté que la direction avait refusé de rencontrer ses représentants. Il a précisé avoir envoyé un formulaire à ses membres pour recueillir leur avis sur la proposition.
– “Sacrifices” –
“C’est mieux, mais je ne suis pas sûr que ce soit suffisant”, a déclaré à l’AFP Mike Corsetti, employé de Boeing depuis 15 ans à l’usine d’Everett.
L’avionneur a déclaré qu’en vertu de sa nouvelle proposition, le salaire annuel moyen d’un machiniste syndiqué passerait de 75 608 $ à 111 155 $ lorsque la convention collective expirera dans quatre ans.