Simon Porte Jacquemus, fondateur de la marque de mode qui porte son nom, n’est pas devenu commissaire-priseur pendant l’été, ni installé aux Etats-Unis – même s’il a ouvert sa première boutique à Manhattan pendant la fashion week. Non, il est le « curateur », comme on dit en bon français, de l’exposition des lots de la vente de bronzes de François-Xavier Lalanne organisée par Christie’s New York à partir du 10 octobre : c’est au couturier d’apporter sa touche à cette mise en scène.
Une idée qui parle de la manière dont l’art se vend aujourd’hui : une grande vente s’orchestre comme un événement en soi, au-delà même de la qualité intrinsèque des lots. Encore faut-il qu’elle ait du sens. Dans ce cas, l’alchimie opère : la cote de François-Xavier Lalanne a explosé lors de la vente en 2009 des collections d’Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé, qui prisaient ce bestiaire.
L’Oiseleur II (2003), estimé entre 400 000 et 600 000 dollars.
Magie et prestige
Le lien entre luxe et art, déjà fort, ressort renforcé de ces envolées d’enchères. Il se perpétue donc avec Simon Porte Jacquemus, lui-même amateur de bronze – une statue de Maillol orne ses nouveaux bureaux parisiens. Ajoutez à cela une provenance rare et unique – la fille de l’artiste, Dorothée Lalanne –, des pièces connues – comme Le Très Grand Ours – estimé entre 2 et 3 millions de dollars – ou encore le Tourtour Wind Rabbit – estimé entre 1,5 et 2 millions de dollars –, tous (…) Lire la suite