Trois jours aprĂšs la dĂ©couverte du corps d’une Ă©tudiante enterrĂ©e dans le bois de Boulogne Ă Paris, un suspect de 22 ans, prĂ©cĂ©demment condamnĂ© pour viol et visĂ© par une OQTF, a Ă©tĂ© interpellĂ© mardi en Suisse.
Cet homme est ĂągĂ© de 22 ans et de nationalitĂ© marocaine, a indiquĂ© Ă l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information d’Actu 17.
Le parquet de Paris a confirmĂ© Ă l’AFP qu’un suspect avait Ă©tĂ© “identifiĂ© et interpellĂ© aujourd’hui dans le canton de GenĂšve”.
«Une demande d’extradition sera envoyĂ©e aux autoritĂ©s suisses», a-t-il ajoutĂ©.
La police genevoise n’avait pas encore rĂ©pondu en soirĂ©e aux sollicitations de l’AFP.
Selon le parquet, le suspect, « en situation irrĂ©guliĂšre sur le territoire français, a Ă©tĂ© condamnĂ© en octobre 2021 pour des viols commis en 2019 (alors qu’il Ă©tait mineur) ». Il a Ă©tĂ© « libĂ©rĂ©, Ă l’issue de sa peine, en juin 2024 ».
La victime, prĂ©nommĂ©e Philippine et ĂągĂ©e de 19 ans, Ă©tait Ă©tudiante Ă l’universitĂ© Paris-Dauphine.
Son corps a Ă©tĂ© retrouvĂ© enterrĂ© dans le bois de Boulogne, situĂ© Ă l’ouest de Paris, lors d’une perquisition samedi aprĂšs-midi.
C’est sa famille qui a signalĂ© sa disparition. L’Ă©tudiante a Ă©tĂ© vue pour la derniĂšre fois Ă l’universitĂ© vendredi Ă l’heure du dĂ©jeuner.
Ce mardi en fin de journĂ©e, seuls quelques joggeurs ou cyclistes Ă©taient sur place, Ă 500 mĂštres de l’universitĂ© Paris Dauphine, aprĂšs un pont qui enjambe le pĂ©riphĂ©rique, a constatĂ© un journaliste de l’AFP.
Annie (nom d’emprunt), qui habite Ă proximitĂ©, est venue voir oĂč le corps de Philippine a Ă©tĂ© retrouvĂ©. « Cela fait longtemps que je ne suis pas venue ici et je voulais voir oĂč cela s’est passĂ©. Mais il ne faut surtout pas venir ici seule », a-t-elle dit.
Selon une source policiÚre, des témoins ont rapporté avoir vu un homme avec une pioche dans le secteur.
L’enquĂȘte, ouverte pour homicide volontaire, a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris.
– RĂ©actions Ă l’extrĂȘme droite –
Selon la source proche du dossier, le suspect a été libéré de détention le 20 juin et a été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) de Metz.
Le 3 septembre, un juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention avait validĂ© sa sortie du centre de rĂ©tention. Une mesure assortie d’une obligation de contrĂŽle. Le 4 septembre, le Maroc avait “transmis l’autorisation d’expulsion” aux autoritĂ©s françaises, selon cette source.
La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait Ă©tĂ© placĂ© sur le fichier des personnes recherchĂ©es parce qu’il n’avait pas respectĂ© son obligation de dĂ©claration, selon la mĂȘme source.
LâextrĂȘme droite est immĂ©diatement montĂ©e au crĂ©neau.
“La vie de Philippine lui a Ă©tĂ© volĂ©e par un migrant marocain dans le cadre d’une OQTF”, a rĂ©agi le prĂ©sident du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur X.
« Il est temps que ce gouvernement agisse : nos compatriotes sont en colÚre et ne mùcheront pas leurs mots », a-t-il ajouté.
Le taux d’exĂ©cution des mesures d’Ă©loignement (OQTF) en France est le plus bas de l’Union europĂ©enne : environ 7% contre prĂšs de 30% au niveau de l’UE.
“Trop d’OQTF sont dĂ©livrĂ©es par les autoritĂ©s : on assiste Ă une multiplication des mesures d’Ă©loignement contre des personnes dont on sait d’emblĂ©e qu’elles ne peuvent ĂȘtre reconduites dans un pays d’origine ou de transit”, selon Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public Ă l’universitĂ© Lyon III.
tll-gd-sc-mdh/asl/cbn