Le gouvernement Barnier
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Le nouveau locataire LR de Beauvau a déjà annoncé son intention d'”expulser plus et de régulariser moins”, et ne cache pas sa volonté de limiter l’accès à l’aide médicale d’Etat.
Le grand méchant loup Bruno Retailleau est arrivé à Beauvau. Sa nomination au ministère de l’Intérieur fait peur : la gauche s’exprime sur les ondes et les associations de défense des droits des migrants s’imaginent des jours orageux. L’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, aujourd’hui directeur général de Singa – association dont le but est l’intégration des réfugiés et des migrants – ne cache pas son inquiétude. « Le gouvernement n’a pas de marge de manœuvre sur le budget, le déficit est trop important, donc ils vont pousser très fort sur l’immigration en proposant des mesures irrationnelles pour faire croire que cela va faire des économies.il juge. La seule chose qu’ils réussiront à faire, c’est de créer un climat xénophobe. Il pose une question : « Bruno Retailleau fait une fixation sur l’immigration, mais les députés de l’ancienne majorité vont-ils lui laisser les coudées franches et le suivre ? »
Le ministre de l’Intérieur ne tombe pas du ciel. Il a toujours été en première ligne pour critiquer la politique migratoire et sécuritaire du président de la République. Il était bien placé sur la barricade – en compagnie de sénateurs et de députés du Rassemblement national – pour durcir en décembre 2023 la première mouture du projet de loi sur l’immigration, unanimement critiquée par les spécialistes du droit des étrangers. Bruno Retailleau et ses collègues sont alors parvenus à inscrire dans la loi des mesures contraires à la