Le jeune titulaire de Bercy a d’abord déclaré sur France Inter qu’il était ouvert à une collaboration avec tous les partis “de l’arc républicain”, dont il exclut le RN. Réaction outrée de la cheffe des députés du parti arrivé en tête au premier tour des législatives, Marine Le Pen, qui a publiquement lancé un appel à Michel Barnier.
Ce dernier a été nommé par Emmanuel Macron après avoir été assuré que le RN n’ajouterait pas ses voix à la gauche pour le censurer immédiatement. En fait, son sort est en partie entre les mains du parti Le Pen.
Le ministre rappelé à l’ordre
Il a donc appelé son ministre « pour lui rappeler les règles », « à savoir le respect des électeurs » et « des responsables politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat », selon son entourage. Et Antoine Armand a été contraint de rectifier le tir en promettant de recevoir « prochainement » tous les partis représentés au Parlement, dont le RN.
Le locataire de Matignon a également appelé Marine Le Pen à “rectifier” la position de son ministre, selon Eric Ciotti, allié du RN. “On a le pouvoir de remettre dans le droit chemin un ministre qui dit n’importe quoi”, s’est réjouie sur BFMTV la députée Le Pen Alexandra Masson.
« Ce qui est grave, c’est qu’il a appelé Mme Le Pen »
“Il ne faut vraiment aucune dignité pour accepter de se faire remettre à sa place par l’extrême droite sans réagir”, a commenté le coordonnateur de La France insoumise Manuel Bompard sur la même chaîne.
Certains députés de l’aile gauche macroniste ont également exprimé leur indignation, avant d’être accusés par le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon de n’avoir “ni convictions ni conscience” et d’être “des passeurs du RN”.
Mercredi matin, l’ancien président socialiste François Hollande en a rajouté une couche : “Ce qui est grave, ce n’est pas que M. Barnier ait réprimandé un ministre. Ce qui est grave, c’est qu’il ait appelé Mme Le Pen parce que cela révèle ce que l’on sait déjà : le gouvernement de M. Barnier dépend de Mme Le Pen”, a déclaré le président socialiste sur France Info.