En retard, le gouvernement présentera le projet de budget pour 2025 la semaine du 9 octobre, bancaire “en priorité” sur une réduction des dépenses pour réduire le lourd déficit public français, qui pourrait dépasser 6% du produit intérieur brut (PIB) cette année – loin des attentes de Bruxelles. « Je confirme que la semaine du 9 octobre sera la semaine du dépôt du projet de loi de finances pour 2025 »a déclaré le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Retardée par la dissolution de l’Assemblée en juin puis par la nomination tardive d’un Premier ministre par le président Emmanuel Macron en septembre, la préparation du budget s’annonce particulièrement complexe cette année, avec un équilibre délicat à trouver entre coupes dans les dépenses et recettes fiscales supplémentaires pour redresser les comptes dans le rouge profond.
« La situation de nos finances publiques est grave, et je ne vais pas tergiverser : en 2024, le déficit public risque de dépasser 6 % du PIB, selon les dernières estimations dont nous disposons. »M. Saint-Martin a déclaré que c’était bien pire que le déficit de 5,1% du PIB sur lequel tablait le gouvernement sortant, et bien au-dessus du seuil maximum de 3% fixé par l’Union européenne.
Aussi, « Il va falloir faire des efforts collectifs importants »a averti le ministre, du camp présidentiel, s’engageant à “dire la vérité” et de promouvoir “le dialogue” avec le Parlement sur cette question.
Des augmentations d’impôts conditionnées à la « justice fiscale »
Le rétablissement des comptes publics passera par ” “priorité” par une réduction des dépenses, a-t-il expliqué, tout en se disant ouvert à un débat sur une augmentation des impôts, mais « si et seulement si cela répond à un problème de justice fiscale ». « Nous n’assainirons pas nos finances publiques en réduisant les dépenses publiques d’un côté et en augmentant l’effet de levier fiscal de l’autre, cela ne fonctionnera pas. Nous assainirons les comptes en réduisant d’abord nos dépenses. »M. Saint-Martin a déclaré.
Il a exclu une « augmentation généralisée des impôts »parce que « On ne touche pas aux gens modestes et au travail et aux classes moyennes »Le Premier ministre Michel Barnier avait évoqué dimanche de possibles hausses d’impôts ciblées sur les contribuables les plus riches et les grandes entreprises, brisant le tabou en vigueur à l’Elysée depuis l’arrivée de M. Macron.
M. Saint-Martin a détaillé les deux « principales raisons » du dérapage massif du déficit public français en 2024 : d’un côté, les recettes fiscales « moins important que prévu »un écart qui s’explique, selon lui, « par la composition de la croissance, tirée davantage par les exportations que par la consommation »générant moins de TVA que prévu. D’autre part, il a souligné « l’attentisme des acteurs économiques depuis plusieurs mois, et moins d’activité signifie moins de recettes ».
Déjà pénalisées par la hausse des taux d’intérêt, les entreprises ont suspendu de nombreux investissements et embauches cet été en attendant de savoir qui succéderait à Gabriel Attal. « Les dépenses des collectivités locales ont été supérieures à la trajectoire prévue, d’environ 16 milliards d’euros pour 2024 »selon M. Saint-Martin.
Lever de rideau sur le 1ereuh octobre
Michel Barnier présentera les pistes privilégiées pour rétablir les comptes le 1ereuh En octobre, lors de son discours de politique générale – son premier test politique devant le Parlement avant le budget.
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Plus généralement, il a imputé la mauvaise santé financière de la France à la « Des dépenses publiques massives et record pour répondre aux crises » Covid et inflation. Cela a valu à la France une procédure pour déficit excessif devant la Commission européenne, comme six autres pays de la zone euro.
Devant la commission des Finances de l’Assemblée, le ministre de l’Economie et des Finances, Antoine Armand, a révélé que la France avait obtenu de Bruxelles une prolongation jusqu’au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle des finances publiques. Le délai initial était le 20 septembre. « Ma mission est d’entretenir un lien de confiance avec nos partenaires et de leur présenter une trajectoire économique et financière durable, cohérente et crédible. »il a dit.