Une usine qui s’arrête. Des magasins qui ferment. Des emplois perdus. Telles sont les tristes conséquences d’une liquidation sur l’activité d’une entreprise jugée trop fragile pour être sauvée. Mais lorsqu’il s’agit d’un exploitant de résidences services pour personnes âgées, que deviennent les locataires ? C’est la question cruciale qui se pose en raison des déboires de Réside Etudes Seniors (RES), qui gère 72 résidences en France accueillant quelque 5 000 résidents vieillissants, sous les enseignes Les Girandières et Palazzo. Avec une question subsidiaire, en plein choc démographique : l’entreprise est-elle vraiment irrécupérable ?
Selon nos sources, une audience du tribunal de commerce de Paris a Ă©tĂ© convoquĂ©e le 7 octobre pour Ă©tudier la liquidation de cette activitĂ© qui emploie 1 300 salariĂ©s. PlacĂ©e en sauvegarde en dĂ©cembre 2023, l’entreprise avait Ă©tĂ© placĂ©e en redressement judiciaire en juin, sans toutefois ĂŞtre en cessation de paiements. DĂ©sormais, les administrateurs judiciaires souhaitent une « conversion » en liquidation judiciaire, considĂ©rant que le redressement de l’activitĂ© est compromis. ContactĂ©s, ils n’ont pas donnĂ© suite Ă nos sollicitations.
Leur vision est contestĂ©e par le Groupe RĂ©side Etudes, qui administre cette activitĂ©, Ă©galement numĂ©ro un des rĂ©sidences Ă©tudiantes en France (Les Estudines, Stud’City) et spĂ©cialiste des appart’hĂ´tels (Residhome…). « Nous considĂ©rons cette demande comme brutale et très prĂ©maturĂ©e et entendons dĂ©montrer au tribunal qu’elle n’est pas, en l’Ă©tat, justifiĂ©e. »dĂ©clare Laurent Cotret, associĂ© au sein du cabinet August Debouzy, conseil du groupe immobilier.
« Des familles nous tombent dessus »
En attendant, un vent de panique souffle, des bureaux de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) aux Ă©tages des rĂ©sidences, de Rouen Ă Marseille, en passant par les groupes Facebook oĂą circulent des rumeurs de plus en plus alarmistes. « C’est très stressant. Les familles nous tombent dessus, les employĂ©s nous mettent la pression.affirme Jean-Paul Vaysset, directeur d’une rĂ©sidence Ă La Girandière, près d’OrlĂ©ans, et membre Ă©lu du comitĂ© social et Ă©conomique. En cas de liquidation, on parle de 600 Ă 800 licenciements.
Ce scĂ©nario de liquidation, dĂ©sormais favorisĂ© par la procĂ©dure collective, entraĂ®ne chaque jour son lot de renoncements. La commercialisation des sites actuellement en cours d’ouverture a Ă©tĂ© stoppĂ©e. Dans le centre-ville de PlĂ©rin (CĂ´tes-d’Armor), 15 locataires devaient rejoindre, le 1euh Octobre, une rĂ©sidence toute neuve – ils viennent d’apprendre qu’elle n’ouvrirait pas. « Nous avons contactĂ© le CIRI (ComitĂ© interministĂ©riel de restructuration industrielle) pour les alerter. Nous accueillons des personnes en perte d’autonomie”insiste M. Vaysset. Il y a enfin l’inquiĂ©tude des 5 000 Ă©pargnants qui ont achetĂ© des appartements dans les rĂ©sidences La Girandière ou Palazzo, et dont beaucoup voient la valeur de leur investissement s’effondrer.
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Une usine qui s’arrête. Des magasins qui ferment. Des emplois perdus. Telles sont les tristes conséquences d’une liquidation sur l’activité d’une entreprise jugée trop fragile pour être sauvée. Mais lorsqu’il s’agit d’un exploitant de résidences services pour personnes âgées, que deviennent les locataires ? C’est la question cruciale qui se pose en raison des déboires de Réside Etudes Seniors (RES), qui gère 72 résidences en France accueillant quelque 5 000 résidents vieillissants, sous les enseignes Les Girandières et Palazzo. Avec une question subsidiaire, en plein choc démographique : l’entreprise est-elle vraiment irrécupérable ?
Selon nos sources, une audience du tribunal de commerce de Paris a Ă©tĂ© convoquĂ©e le 7 octobre pour Ă©tudier la liquidation de cette activitĂ© qui emploie 1 300 salariĂ©s. PlacĂ©e en sauvegarde en dĂ©cembre 2023, l’entreprise avait Ă©tĂ© placĂ©e en redressement judiciaire en juin, sans toutefois ĂŞtre en cessation de paiements. DĂ©sormais, les administrateurs judiciaires souhaitent une « conversion » en liquidation judiciaire, considĂ©rant que le redressement de l’activitĂ© est compromis. ContactĂ©s, ils n’ont pas donnĂ© suite Ă nos sollicitations.
Leur vision est contestĂ©e par le Groupe RĂ©side Etudes, qui administre cette activitĂ©, Ă©galement numĂ©ro un des rĂ©sidences Ă©tudiantes en France (Les Estudines, Stud’City) et spĂ©cialiste des appart’hĂ´tels (Residhome…). « Nous considĂ©rons cette demande comme brutale et très prĂ©maturĂ©e et entendons dĂ©montrer au tribunal qu’elle n’est pas, en l’Ă©tat, justifiĂ©e. »dĂ©clare Laurent Cotret, associĂ© au sein du cabinet August Debouzy, conseil du groupe immobilier.
« Des familles nous tombent dessus »
En attendant, un vent de panique souffle, des bureaux de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) aux Ă©tages des rĂ©sidences, de Rouen Ă Marseille, en passant par les groupes Facebook oĂą circulent des rumeurs de plus en plus alarmistes. « C’est très stressant. Les familles nous tombent dessus, les employĂ©s nous mettent la pression.affirme Jean-Paul Vaysset, directeur d’une rĂ©sidence Ă La Girandière, près d’OrlĂ©ans, et membre Ă©lu du comitĂ© social et Ă©conomique. En cas de liquidation, on parle de 600 Ă 800 licenciements.
Ce scĂ©nario de liquidation, dĂ©sormais favorisĂ© par la procĂ©dure collective, entraĂ®ne chaque jour son lot de renoncements. La commercialisation des sites actuellement en cours d’ouverture a Ă©tĂ© stoppĂ©e. Dans le centre-ville de PlĂ©rin (CĂ´tes-d’Armor), 15 locataires devaient rejoindre, le 1euh Octobre, une rĂ©sidence toute neuve – ils viennent d’apprendre qu’elle n’ouvrirait pas. « Nous avons contactĂ© le CIRI (ComitĂ© interministĂ©riel de restructuration industrielle) pour les alerter. Nous accueillons des personnes en perte d’autonomie”insiste M. Vaysset. Il y a enfin l’inquiĂ©tude des 5 000 Ă©pargnants qui ont achetĂ© des appartements dans les rĂ©sidences La Girandière ou Palazzo, et dont beaucoup voient la valeur de leur investissement s’effondrer.
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