Kevin Mayer a un message – optimiste – Ă transmettre. Au travers de deux interviews consĂ©cutives, le jeudi 26 septembre (Ă 10h00) Figaro alors Ă L’Ă©quipe), le double mĂ©daillĂ© d’argent olympique annonce qu’il sera certainement une force avec laquelle il faudra compter dans quatre ans aux prochains Jeux Olympiques et peut-ĂŞtre mĂŞme au-delĂ . Tout le monde parle des Jeux (de Los Angeles)mais pour moi c’est logique que je veuille les faire ! En fait je pense surtout Ă une chose : est-ce que je pourrai faire Brisbane ? (oĂą auront lieu les Jeux Olympiques en 2032) ? “, assure l’athlète français de 32 ans. Après tout, les dĂ©cathloniens sont habituĂ©s aux parcours d’obstacles.
Contraint de dĂ©clarer forfait pour le dĂ©cathlon olympique de Paris, moins de vingt-quatre heures avant le dĂ©part le 2 aoĂ»t, Kevin Mayer n’Ă©tait toujours pas totalement remis d’une blessure au tendon de la cuisse. Après avoir couru pendant des mois après les qualifications, sa participation a Ă©tĂ© compromise Ă la suite d’une chute au milieu du 110 m haies du meeting parisien dĂ©but juillet sur la piste du stade CharlĂ©ty. Bien qu’il ait initialement Ă©voquĂ© une « blessure importante au tendon ischio-jambier gauche “, le double mĂ©daillĂ© d’argent aux JO de Rio (2016) et de Tokyo (2021) a ensuite prĂ©cisĂ© qu’il souffrait d’une ” 95% de tendon dĂ©chirĂ© “.
Comment le champion du monde 2017 et 2022 a-t-il digĂ©rĂ© cet Ă©norme coup dur, lui qui rĂŞvait – comme de nombreux sportifs français – d’un titre olympique Ă domicile ? Kevin Mayer a tout tentĂ©, jusqu’à la dernière minute, pour y participer, tout en sachant que ses chances Ă©taient infinitĂ©simales. Des efforts qui lui ont permis de rapidement « faire le deuil “, sans aucun regret. « J’accepte aussi l’Ă©chec quand il arrive »Il philosophe. La frustration de ne pas avoir pu ressentir le soutien du public français sur le tartan violet du Stade de France demeurera, mĂŞme s’il a assistĂ© Ă l’Ă©preuve du dĂ©cathlon dans le stade de Dionysos.
Le champion du monde 2017 et 2022 a prĂ©fĂ©rĂ© Ă©viter une opĂ©ration, qui l’aurait Ă©loignĂ© des stades trop longtemps Ă son goĂ»t (six mois). L’athlète qui connaĂ®t son corps par cĹ“ur va s’atteler Ă trouver l’origine de son problème Ă la hanche gauche – ” qui a pĂ©tĂ© neuf fois depuis 2015 « –, le dernier d’une sĂ©rie de pĂ©pins physiques. Pour retrouver ses esprits, le Français envisage mĂŞme de sauter des haies » de la mauvaise jambe “. ” J’aime rendre la vie compliquĂ©e car quand on le fait, elle est encore plus forte. ” insiste-t-il.
Parce que l’objectif est de durer pour le dĂ©tenteur du record du monde (Ă©tabli en 2018). « DĂ©cathlon, c’est la vie que j’ai toujours voulu faire et je m’Ă©clate. Je ne vois pas l’intĂ©rĂŞt d’arrĂŞter.il soutient. Je veux vraiment utiliser mes mĂ©thodes pour durer plus longtemps qu’un dĂ©cathlonien normal.” Une approche pour le moins optimiste pour un athlète qui a Ă©tĂ© rĂ©gulièrement lâchĂ© par son corps ces dernières annĂ©es, d’autant que dans son sport, parmi les plus exigeants, la trentaine sonne souvent comme le dĂ©but d’une remise en question. Pas pour Kevin Mayer, qui rĂŞve dĂ©jĂ d’un quatrième titre aux prochains Championnats d’Europe en salle au printemps, avant de voir plus loin. Beaucoup plus loin. “Je ne sais pas pourquoi j’ai Brisbane (2032) en tĂŞte. Je suis peut-ĂŞtre utopique, je suis peut-ĂŞtre trop optimiste, mais j’ai choisi de vivre ma vie comme ça”conclut-il.