Le XV de France a terminé à la deuxième place après sa défaite face à l’Angleterre lors de la dernière journée, mais a également montré de belles choses durant les cinq semaines de compétition.
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Cinq semaines de compétition plus tard, l’heure est au bilan de l’édition 2024 des Six Nations. Après quatre premières victoires et une montée en puissance, les Bleus ont clôturé leur Tournoi par une défaite contre les Roses Rouges en match pour le titre, et une deuxième place au classement général, comme depuis trois ans.
Les satisfactions
Un projet de jeu validé
Lors de ce Tournoi, les Bleus ont testé et affiné un plan de jeu résolument offensif, basé sur une volonté quasi constante de garder le ballon en vie (incarnée par les 72 passes après contact réalisées par les Français, plus que toute autre équipe). “On voulait s’affranchir des rails qu’on avait mis en place, on voulait être plus libres”a résumé après l’Angleterre la troisième ligne tricolore Charlotte Escudero, pour qui cette progression dans le jeu est la satisfaction à retirer de ce Tournoi.
Car après deux premiers matches à régler et quelques ajustements, les joueurs ont offert deux prestations encore complètes face aux Italiens et aux Gallois. Et même face aux Anglais, ils ont eu du mal et ont poussé le jeu, notamment à 14 contre 15. « Nous sommes convaincus à 200 % que nous sommes sur la bonne voie. Nous avions des intentions, nous l’avons montré tout au long du Tournoi, nous l’avons encore montré aujourd’hui”a déclaré David Ortiz après le Crunch samedi soir. « Le projet avance à grands pas, les acteurs aussi. »
Un état d’esprit positif à entretenir
La défaite sur la dernière marche n’a pas entamé le bon état d’esprit qui s’est construit dans le groupe. Tout au long du Tournoi, les Bleus sont apparus assidus et solidaires, à l’image de la dernière demi-heure jouée en infériorité numérique face aux Anglais.
«On a su faire preuve de détermination, même à 14»a également apprécié Charlotte Escudero après le match. “On était affamés, on voulait vraiment leur faire du mal (…) notre état d’esprit était très bon dans ce match”a également assuré Pauline Bourdon Sansus.
« Nous avons la chance d’avoir des joueurs résilients, qui en demandent toujours plus. Nous n’allons pas abandonner et nous allons revenir.a promis la co-sélectrice Gaëlle Mignot. “Les premiers mots sur le terrain (après la défaite) ont été de se remettre au travail en force.” “L’état d’esprit est là, on sent des filles travailleuses qui ne vont pas se décourager”confirme Marie Sempéré, consultante de France Télévisions.
Un groupe qui se rassemble et gagne en expérience
Lors de ce Tournoi, les Bleus se sont également construit une histoire collective et ont continué à prendre des repères sur le terrain. Le groupe confirme ce bon mélange de générations, entre cadres qui se confirment et jeunes qui se révèlent. Dans la première catégorie, les Françaises ont pu compter sur les sœurs Marine et Romane Ménager, 108 sélections à elles toutes et chacune indispensables dans leur zone, ou encore sur une Pauline Bourdon Sansus qui a été impressionnante de justesse tout au long du Tournoi.
“Nous, les cadres et les dirigeants, nous sommes de plus en plus confiants, il faut que ça continue comme ça, on essaie d’apporter au groupe”» a-t-elle déclaré après le match contre l’Angleterre. Dans l’autre catégorie, il y a ceux-là « des jeunes joueuses qui se mettent au diapason, qui ont explosé, comme Assia Khalfaoui qui a fait un tournoi fabuleux, Lina Queyroi qui a quand même pris les clés du camion comme charnière », liste Marie Sempéré. Autant de promesses pour l’avenir.
Déception
Le plafond de verre face aux Anglais
C’est évidemment la grande déception de ce Tournoi, d’autant plus difficile à avaler qu’il s’agissait de clôturer l’aventure. Dominés par les Roses Rouges anglaises (42-21), les Bleus ont laissé filer leur rêve de Grand Chelem. Un revers expliqué par les acteurs et actrices principaux par un manque de contrôle et une accumulation de petits détails qui ont fini par les alourdir.
Une défaite aux airs de déjà vu, puisque c’est la troisième année consécutive que les Bleus perdent la finale annoncée du Tournoi face à leurs meilleurs ennemis, et terminent à la deuxième place. “C’est un peu l’histoire qui se répète : les Français montent en puissance de match en match, mais la dernière marche face aux Anglais est toujours un peu trop haute”résume Marie Sempéré, qui explique cette défaite par un “manque de contrôle”UN “manque de lucidité sur le carton rouge”et le fait que les Bleus ne le sont pas “pas encore à leur niveau”.
Statistiquement, dans cette édition, les Anglaises et les Françaises ne boxent pas dans la même catégorie. En cinq matches, les premiers ont inscrit deux fois plus d’essais (44 contre 22) et 118 points de plus (270 contre 152) que les seconds, un monde de différence. Les Roses Rouges ont également multiplié les gros scores, du 48-0 en Italie lors de la première journée à la correction et aux 88 points infligés à l’Irlande à une semaine de la finale.
Les Bleus, qui n’ont plus gagné au Crunch depuis 2018 et sont donc sur une série de 13 défaites de suite, attendent toujours de briser ce qui est devenu un solide plafond de verre. “Nous essayons à chaque match, mais nous voyons qu’en ce moment, ils sont meilleurs que nous”a regretté Pauline Bourdon Sansus, qui estime toujours que “l’écart se réduit”. Rendez-vous dans un an pour voir ce qui se passe, et essayer de mettre un terme à cette mauvaise séquence.