Abandonnée par les Russes depuis mars 2022, quelques jours après l’invasion de l’Ukraine, la rampe de lancement réservée à la fusée Soyouz au Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou va trouver un nouvel occupant. Après avoir lancé un appel à candidatures en avril, le Centre national d’études spatiales (CNES) a annoncé, jeudi 26 septembre, avoir sélectionné la société française MaiaSpace parmi les six candidats en lice pour y envoyer leurs mini-lanceurs. Le contrat s’étend sur une durée de dix ans.
“C’est une étape importante, car c’est bien de concevoir une fusée, mais cela ne sert à rien si nous n’avons pas une base de lancement adaptée à nos besoins actuels et futurs”explique Yohann Leroy, Président Directeur Général de MaiaSpace. Cette filiale d’ArianeGroup, créée il y a quatre ans, conçoit Maia, une fusée qui embarquera de 500 kilos à 4 tonnes de charges utiles en orbite basse, selon sa configuration, et dont le premier vol est prévu pour 2026. La rampe de lancement laissée par les Russes ont l’avantage d’être immédiatement opérationnels. Des aménagements sont certainement nécessaires, comme l’installation d’un portique adapté à la structure Maia ou le développement du stockage du méthane, qui servira de combustible à l’oxygène liquide. Les investissements, estimés à plusieurs dizaines de millions d’euros, incluront le développement d’une filière locale de production de biométhane.
De nouveaux opérateurs privés
En dix ans, le monde spatial s’est profondément transformé, dopé par le développement des services liés à Internet et à la 5G, qui nécessitent l’envoi de milliers de petits satellites en orbite basse, à 500 kilomètres de la Terre. Pour répondre à cela, les projets de mini-fusées se multiplient, une dizaine en Europe, tout comme la création de ports spatiaux pour assurer les lancements que ce soit en Norvège, en Suède ou au Royaume-Uni, sans oublier les projets en Espagne et en Allemagne.
Dans cette optique, le CNES a décidé de réaménager ses anciennes rampes de lancement sur son site de Kourou. pour accueillir de nouveaux opérateurs privés. Tout a commencé avec celui baptisé Diamant, du nom du premier lanceur français – ce programme ayant été abandonné et le site déclassé il y a près de cinquante ans. En 2022, un appel à candidatures a été lancé pour sa reconversion en coffret de lancement multi-lanceurs. Sept start-up ont été présélectionnées dont l’italien Avio, l’espagnol PLD Space, les allemands Isar Aerospace, Rocket Factory Augsburg, HyImpulse Technologies et les français Latitude et MaiaSpace.
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