“Pour la première fois depuis la crise financière mondiale (2007-2008), le rendement des obligations souveraines françaises dépasse celui de l’Espagne et du Portugal”, remarques Bloomberg. La France est peut-être en train de perdre sa place parmi « les marchés obligataires les plus sûrs d’Europe ».
Mardi 24 septembre, le taux des obligations assimilables (OAT) du Trésor français à dix ans sur le marché secondaire, où s’échangent les titres de la dette de l’État, a dépassé celui de la dette espagnole. Ce vendredi 27 septembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a dévoilé les derniers chiffres de la dette publique française, qui a atteint de nouveaux sommets : 3 228 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024.
L’Espagne réduit son déficit
Tandis que l’Espagne réduit son déficit, la France est en pleine crise politique, avec un gouvernement minoritaire qui doit boucler en urgence un budget sous de multiples contraintes. Concrètement, la France n’a plus autant de crédit qu’avant et doit emprunter à des taux proches de ceux de l’Allemagne, de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal, voire à des taux plus élevés.
Ce “détérioration” est en train de « a bouleversé la hiérarchie traditionnelle du marché de la dette souveraine de la zone euro, qui considérait traditionnellement ses deux plus grandes économies (la première étant l’Allemagne) comme les emprunteurs les plus sûrs » résume le média économique américain. Aujourd’hui, les investisseurs exigent davantage de la France « cela à certains pays autrefois au cœur de la crise de la dette » en Europe.
« Un scepticisme croissant »
Ce « Le scepticisme croissant à l’égard de la dette française reflète l’évolution du monde au cours des deux dernières années » : avec la hausse des taux, les investisseurs ont « le choix parmi une multitude d’obligations offrant des rendements attractifs », ce qui leur permet de « accroître la pression sur les pays les plus dépensiers ».
Le gouvernement Barnier se retrouve « Nous sommes confrontés à la tâche politiquement désagréable de devoir concocter un budget comprenant d’importantes réductions des dépenses et des augmentations d’impôts pour ramener le déficit à un niveau acceptable. » Dans le cas contraire, la note de la France se dégraderait encore et les investisseurs augmenteraient encore le poids de sa dette.
(…) En savoir plus sur le courrier international