La chanteuse de ce groupe français qui travaille depuis dix ans à faire de la danse intelligente justifie son départ par des désaccords artistiques mais aussi par un épuisement psychologique. Et ce faisant, il pointe du doigt une industrie « toxique ».
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Flore Benguigui, auteur et délicieuse chanteuse de L’Impératrice, ce groupe disco-pop français que le monde envie, abandonne le navire. Elle l’a annoncé jeudi 26 septembre sur son compte Instagram, après une série de dates de festivals, et à la veille d’une tournée internationale pour défendre leur troisième album. Pulsarsorti en juin.
Dans un long message, le chanteur parle de «profonds désaccords personnels et artistiques” avec les cinq autres membres du sextet pour expliquer ce départ,”fruit d’une longue et douloureuse réflexion”. Mais elle parle aussi et surtout d’un épuisement physique et psychologique sur lequel elle dit avoir tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, en vain.
Aujourd’hui, “quitter ce projet dans lequel j’avais mis toute mon âme et toute mon énergie pendant 9 ans est (…) le seul moyen de protéger ma santé, physique et mentale, qui a été très gravement endommagée ces dernières années”elle écrit.
Mélange de funk, de disco et de pop, avec des paroles d’une rare finesse (intelligentes et drôles, ce n’est pas si courant pour les musiques qui font rouler les hanches) de Flore Benguigui, comme Peur des fillesHymne féministe plein d’humour, L’Impératrice est un groupe français plus connu à l’étranger que chez lui.
Programmé trois fois (dont une année Covid) au prestigieux festival californien Coachella, dont lors du dernier en avril 2024, il entame fin octobre une tournée internationale dont de nombreuses dates affichent complet depuis des mois, comme à Londres, New York, Montréal ou Seattle.
Avec ce départ, Flore Benguigui, qui avait lancé l’année dernière des soirées mensuelles pour mettre en valeur les femmes du monde de la musique, affirme également remettre en cause le fonctionnement de l’industrie musicale qu’elle juge “toxique et injuste, notamment envers les femmes, envers les victimes, envers la santé mentale. Une industrie qui, selon cette hypothèse hypersensible, “préfère capitaliser sur la sensibilité des artistes pour remporter cette course aveugle et effrénée au succès, plutôt que de s’en occuper véritablement.”
Elle tempère toutefois ses propos en rendant hommage au groupe, à leur «label, tourneur, distributeur et toutes les personnes qui ont travaillé avec nous, pour tout ce qu’ils m’ont appris pendant 9 ans.”
L’Impératrice envisage de poursuivre son voyage et sa tournée mondiale avec une autre chanteuse, complète Flore Benguigui, qui, après avoir un temps songé à jeter l’éponge, souhaite désormais “Continuez à chanter et à écrire des chansons.” Mais à son rythme.