NETFLIX – À LA DEMANDE – FILM
La présence de ce film délicat et émouvant sur la page d’accueil de Netflix nous ramène à une époque, il n’y a pas si longtemps, que l’on croyait définitivement révolue. A cette époque, les plateformes de streaming accueillaient à bras ouverts cette part de la production américaine dont les salles – obsédées par les franchises à gros budget – ne voulaient plus.
Présenté au Festival du film de Toronto en 2023, Ses trois filles a été racheté par Netflix, ce qui privera son public de pleurer dans le noir avec des inconnus mais augmentera les possibilités de découvrir ce sixième long métrage d’Azazel Jacobs, une réalisatrice quinquagénaire dont la majorité des films sont restés inédits en France.
Et comment ne pas pleurer, puisqu’il s’agit de deuil, de regrets, de remords, d’expiation et de pardon ? Le numéro annoncé par le titre établit d’emblée la généalogie de cette histoire. Ces trois femmes réunies dans un appartement new-yorkais au chevet de leur père mourant sont les descendantes de Trois sœurs (1901), d’Anton Tchekhov.
Familier dans toute la série
Rachel (Natasha Lyonne) n’a pas eu à voyager. Elle vit avec son père, qu’elle a accompagné tout au long de sa maladie. Elle arbore des cheveux roux de feu et se protège du monde en s’enfermant dans sa chambre, qu’elle quitte pour aller fumer des joints dans la cour de la résidence, au grand désespoir de Victor, le gardien. Si Rachel doit quitter l’appartement pour se défoncer, c’est parce que Katie (Carrie Coon), l’aînée, l’y oblige. Autoritaire, obsessionnelle (elle passe les deux premiers tiers du film à se demander comment faire signer à son père, désormais rarement conscient, un ordre de ne pas réanimer), elle apparaît d’abord comme la caricature d’une personne adulte. , le parfait négatif de l’adolescence prolongée qu’elle voit chez sa sœur. On apprendra bientôt qu’elle n’a guère soutenu ce dernier pendant la maladie de leur père.
Entre les deux, il y a Christina (Elizabeth Olsen), la plus jeune, mère, membre de la tribu Deadhead (qui se sacrifie au culte des Grateful Dead) originaire de Californie. On se demande parfois si elle exagère les joies de la maternité et les bienfaits de la méditation qu’elle pratique sans cesse pour mieux dissimuler sa fragilité, avant d’être contrainte par l’actrice d’accepter l’idée qu’on puisse être radieuse et au bord de la dépression.
Même si on les a vu au cinéma (avant d’être engagée par Marvel pour incarner la sorcière Wanda Maximoff, Elizabeth Olsen a illuminé le cinéma indépendant Martha Marcy May Marlèneen 2011), ces actrices se sont fait connaître grâce à la série – Les restes Et L’âge d’or pour Carrie Coon; L’orange est le nouveau noir Et poupée russe (poupée russe) pour Natasha Lyonne; WandaVision pour Elizabeth Olsen. Cette familiarité est comme une clé pour entrer dans le monde ordinaire et infiniment complexe des trois sœurs.
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NETFLIX – À LA DEMANDE – FILM
La présence de ce film délicat et émouvant sur la page d’accueil de Netflix nous ramène à une époque, il n’y a pas si longtemps, que l’on croyait définitivement révolue. A cette époque, les plateformes de streaming accueillaient à bras ouverts cette part de la production américaine dont les salles – obsédées par les franchises à gros budget – ne voulaient plus.
Présenté au Festival du film de Toronto en 2023, Ses trois filles a été racheté par Netflix, ce qui privera son public de pleurer dans le noir avec des inconnus mais augmentera les possibilités de découvrir ce sixième long métrage d’Azazel Jacobs, une réalisatrice quinquagénaire dont la majorité des films sont restés inédits en France.
Et comment ne pas pleurer, puisqu’il s’agit de deuil, de regrets, de remords, d’expiation et de pardon ? Le numéro annoncé par le titre établit d’emblée la généalogie de cette histoire. Ces trois femmes réunies dans un appartement new-yorkais au chevet de leur père mourant sont les descendantes de Trois sœurs (1901), d’Anton Tchekhov.
Familier dans toute la série
Rachel (Natasha Lyonne) n’a pas eu à voyager. Elle vit avec son père, qu’elle a accompagné tout au long de sa maladie. Elle arbore des cheveux roux de feu et se protège du monde en s’enfermant dans sa chambre, qu’elle quitte pour aller fumer des joints dans la cour de la résidence, au grand désespoir de Victor, le gardien. Si Rachel doit quitter l’appartement pour se défoncer, c’est parce que Katie (Carrie Coon), l’aînée, l’y oblige. Autoritaire, obsessionnelle (elle passe les deux premiers tiers du film à se demander comment faire signer à son père, désormais rarement conscient, un ordre de ne pas réanimer), elle apparaît d’abord comme la caricature d’une personne adulte. , le parfait négatif de l’adolescence prolongée qu’elle voit chez sa sœur. On apprendra bientôt qu’elle n’a guère soutenu ce dernier pendant la maladie de leur père.
Entre les deux, il y a Christina (Elizabeth Olsen), la plus jeune, mère, membre de la tribu Deadhead (qui se sacrifie au culte des Grateful Dead) originaire de Californie. On se demande parfois si elle exagère les joies de la maternité et les bienfaits de la méditation qu’elle pratique sans cesse pour mieux dissimuler sa fragilité, avant d’être contrainte par l’actrice d’accepter l’idée qu’on puisse être radieuse et au bord de la dépression.
Même si on les a vu au cinéma (avant d’être engagée par Marvel pour incarner la sorcière Wanda Maximoff, Elizabeth Olsen a illuminé le cinéma indépendant Martha Marcy May Marlèneen 2011), ces actrices se sont fait connaître grâce à la série – Les restes Et L’âge d’or pour Carrie Coon; L’orange est le nouveau noir Et poupée russe (poupée russe) pour Natasha Lyonne; WandaVision pour Elizabeth Olsen. Cette familiarité est comme une clé pour entrer dans le monde ordinaire et infiniment complexe des trois sœurs.
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