Qquelques mains rouges levées vers le ciel et un jeu de symboles dangereux…. Ce vendredi 26 avril, à l’Institut d’études politiques de Paris, des militants pro-palestiniens ont exposé leurs mains peintes en rouge. Un geste qui a été qualifié d’antisémite car il évoque directement le lynchage de deux Israéliens à Ramallah en 2000, au début de la deuxième Intifada.
Le scandale éclate après une série de manifestations étudiantes devant Sciences Po Paris ces derniers jours, exigeant la condamnation des attaques israéliennes sur la bande de Gaza ainsi qu’un appel à un cessez-le-feu. Tandis que les étudiants parlent d’un appel à la paix, d’autres y voient un acte de haine. Retour sur les symboles soulevés par la polémique des « mains rouges ».
Des excuses pour les meurtres de Ramallah ?
« Poussés par la haine antisémite dans le silence assourdissant d’une partie de la gauche républicaine, les étudiants bien-pensants de Science Po glorifient un lynchage ! », s’est empressée d’écrire l’élue socialiste de Strasbourg Pernelle Richardot, sur X.
« Le symbole des mains rouges est une référence directe au massacre de 2 Israéliens par la population de Ramallah. Pas un appel au cessez-le-feu », a assuré l’auteur Raphaël Enthoven surrelayant un croquis du designer Joann Sfar.
A l’attention des personnes sans instruction. Le symbole des mains rouges est une référence directe au massacre de 2 Israéliens par la population de Ramallah. Pas un appel au cessez-le-feu. MERCI@joannsfar�� pic.twitter.com/tT1bibJtVR
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) 27 avril 2024
À Ramallah, le 12 octobre 2000, deux réservistes israéliens ont été tués par des membres d’une foule palestinienne qui avaient réussi à pénétrer dans le commissariat de police où étaient détenus les soldats. L’un des soldats montre ses mains ensanglantées par la fenêtre, avant que les corps ne soient, l’un, jetés à la foule, l’autre, pendus.
La scène est extrêmement violente et devient emblématique de la deuxième Intifada. Durant le 96e Lors de la cérémonie des Oscars, plusieurs célébrités portaient une épinglette représentant une main rouge, déclenchant une polémique similaire, certaines liant le symbole aux événements de 2000. « En tant qu’Israélien, cette image me rappelle un lynchage. Chaque Israélien s’en souvient. », confiait un journaliste israélien de Haaretz a Libérer.
Un geste pour dénoncer les injustices ?
Le symbole est également largement utilisé par l’ONU lors de la Journée internationale de la main rouge, une initiative lancée en 2002 pour sensibiliser au sort des enfants soldats. Cette pratique symbolise une manière de dénoncer la responsabilité des dirigeants dans les injustices et les violences. Une façon de dire qu’ils ont du sang sur les mains.
En dehors de cette journée internationale, des mains rouges apparaissent souvent lors de manifestations à travers le monde. Que ce soit lors de rassemblements contre les actions de Vladimir Poutine en Ukraine, pour dénoncer l’inaction sur le changement climatique ou dans le cadre du mouvement Black Lives Matter.
En février 2022, des militants écologistes ont adopté cette pratique pour attirer l’attention sur la publication d’un rapport du GIEC. De même, les communautés indigènes du Brésil l’ont utilisé pour protester contre leur traitement, tandis qu’en 2018, il a servi de moyen de protestation contre le racisme en Italie.