GUILLAUME SOUVANT / AFP
Raphaël Glucksmann, photographié à Blois, lors de la rentrée du PS le 29 août (illustration)
POLITIQUE – Bram sera au centre de toutes les attentions à gauche ce week-end. Cette petite ville de l’Aude, connue pour son centre-ville circulaire, accueillera du beau monde. François Hollande, Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann, Benoît Payan (maire de Marseille), Karim Bouamrane (maire de Saint-Ouen) et Tova Kaplan (porte-parole de Kamala Harris) seront notamment là, autour de Carole Delga. Le président de la région Occitanie joue gros. Depuis trois ans qu’elle organise sa rentrée politique, jamais une édition n’a eu autant d’importance.
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, la gauche sociale-démocrate opposée à la stratégie d’Olivier Faure tâtonne. Un pied dans le Nouveau Front Populaire, un pied dehors. Sans vraiment savoir où elle va, elle répète au fil des entretiens son hostilité envers Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. Mais l’horizon de la prochaine présidentielle, en 2027 ou avant, ouvre des perspectives et pousse le centre gauche à s’activer. Outre l’événement de Carole Delga dans l’Aude, des personnalités comme Raphaël Glucksmann et François Hollande ont fait ces jours-ci des sorties coordonnées dans la presse.
Travail de fond
Le journal Libérer consacre pas moins de cinq pages à l’ancien essayiste devenu député européen dans son édition du 27 septembre. Nous apprenons qu’il «tourner autour du pot davantage»la prochaine course à l’Élysée en ligne de mire. ” J’œuvre pour une reconstruction de la social-démocratie, une gauche sociale, européenne, humaniste, écologique et féministe »il assume au quotidien. Révéler bientôt “coller” accomplissant des tâches ingrates mais nécessaires (recherche de mécènes, collecte de fonds, constitution d’une équipe), Raphaël Glucksmann se livre à une comparaison inattendue. ” Il faut faire ce que Mélenchon a faitdit-il d’emblée, malgré tout ce qui l’oppose au fondateur de La France insoumise. Renouveler la doctrine, former des cadres, des militants… Il travaille, il lit, il écrit, il est capable de tenir une heure et demie sur la Sécurité sociale, l’immigration ou la mer. C’est ainsi qu’il a imposé son magistère à gauche ».
Il y a quelques jours, aux Rencontres de la social-démocratie, le fondateur de Place publique avait déjà indiqué vouloir s’inspirer de la méthode de travail de Jean-Luc Mélenchon : « LFI a produit un travail que d’autres forces politiques n’ont pas produit. Ils ont une vision appuyée et cohérente. Quand on demande à un militant insoumis quelle est sa vision du monde, il récite l’avenir en commun et il est capable d’en parler pendant une heure, huit heures même, douze heures s’il est au sommet…” Raphaël Glucksmann n’oublie pas que la tribune a eu des scores parmi les plus élevés à gauche ces dernières années, atteignant 22%, sans jamais se qualifier pour le second tour. Il s’apprête également à entreprendre un vaste tour de France, sur le modèle de sa campagne européenne, à la rencontre de territoires et de gens qu’il connaît peu ou pas du tout. Une manière de briser la glace et de rompre avec l’image d’un Parisien élitiste et déconnecté. Cet été, il a rencontré de nombreux macronistes contestataires (Clément Beaune, Gilles le Gendre, Olivier Véran), a dîné avec certains d’entre eux et s’est entretenu régulièrement avec l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
« La gauche radicale a montré ses limites »
L’ex-essayiste, qui organise pour la première fois sa propre rentrée politique du 4 au 6 octobre à Réole (Gironde) entouré notamment d’Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Cécile Duflot, sait aussi que la concurrence sera rude sur son segment politique. . François Hollande et Bernard Cazeneuve, pour ne citer qu’eux, ont-ils renoncé à toute ambition présidentielle ? Quand la question est posée au premier, il hésite. Il sait qu’il est trop tôt pour le déclarer, que tant de choses peuvent se produire d’ici là. Mais quand même.
L’ancien chef de l’Etat profite de la sortie de son livre Le défi de gouvernerqui retrace l’histoire tumultueuse mais riche de la gauche, pour glisser quelques clins d’œil politiques. « La gauche radicale a montré ses limites »il répète encore et encore, comme pour mieux souligner que seul « une gauche réformiste » a ses chances de gagner. De nouveau député de Corrèze, François Hollande retrouve un rôle actif dans le débat politique national. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Si ses véritables intentions sont difficiles à déterminer, il cherche aussi à mettre en place un affrontement avec le leader insoumis. “Jean-Luc Mélenchon n’est plus dans la même situation qu’en 2022, il a perdu l’auréole de ses 22% à la présidentielle”confie à l’ancien président parisien.
Il en reste un, tout aussi insondable et difficile à prévoir : Bernard Cazeneuve. L’ancien ministre de l’Intérieur, dont le nom a circulé tout l’été pour rejoindre Matignon, ne cache pas sa volonté de retrouver une voix sur la scène nationale. Il participe ce week-end à la rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan) où il doit prendre la parole, avant de poursuivre son tour de France à la rencontre de ses partisans. La création de son mouvement La Convention » a atteint au printemps 2023 l’objectif de fédérer une partie des macronistes déçus et de rassembler l’électorat socialiste habituel. Tout en montrant ses muscles face à un Jean-Luc Mélenchon bien établi. Il y a beaucoup de choses qui divisent ces figures sociales-démocrates, mais elles sont au moins unies par leur commune détestation du leader de La France insoumise.
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Raphaël Glucksmann, photographié à Blois, lors de la rentrée du PS le 29 août (illustration)
POLITIQUE – Bram sera au centre de toutes les attentions à gauche ce week-end. Cette petite ville de l’Aude, connue pour son centre-ville circulaire, accueillera du beau monde. François Hollande, Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann, Benoît Payan (maire de Marseille), Karim Bouamrane (maire de Saint-Ouen) et Tova Kaplan (porte-parole de Kamala Harris) seront notamment là, autour de Carole Delga. Le président de la région Occitanie joue gros. Depuis trois ans qu’elle organise sa rentrée politique, jamais une édition n’a eu autant d’importance.
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, la gauche sociale-démocrate opposée à la stratégie d’Olivier Faure tâtonne. Un pied dans le Nouveau Front Populaire, un pied dehors. Sans vraiment savoir où elle va, elle répète au fil des entretiens son hostilité envers Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. Mais l’horizon de la prochaine présidentielle, en 2027 ou avant, ouvre des perspectives et pousse le centre gauche à s’activer. Outre l’événement de Carole Delga dans l’Aude, des personnalités comme Raphaël Glucksmann et François Hollande ont fait ces jours-ci des sorties coordonnées dans la presse.
Travail de fond
Le journal Libérer consacre pas moins de cinq pages à l’ancien essayiste devenu député européen dans son édition du 27 septembre. Nous apprenons qu’il «tourner autour du pot davantage»la prochaine course à l’Élysée en ligne de mire. ” J’œuvre pour une reconstruction de la social-démocratie, une gauche sociale, européenne, humaniste, écologique et féministe »il assume au quotidien. Révéler bientôt “coller” accomplissant des tâches ingrates mais nécessaires (recherche de mécènes, collecte de fonds, constitution d’une équipe), Raphaël Glucksmann se livre à une comparaison inattendue. ” Il faut faire ce que Mélenchon a faitdit-il d’emblée, malgré tout ce qui l’oppose au fondateur de La France insoumise. Renouveler la doctrine, former des cadres, des militants… Il travaille, il lit, il écrit, il est capable de tenir une heure et demie sur la Sécurité sociale, l’immigration ou la mer. C’est ainsi qu’il a imposé son magistère à gauche ».
Il y a quelques jours, aux Rencontres de la social-démocratie, le fondateur de Place publique avait déjà indiqué vouloir s’inspirer de la méthode de travail de Jean-Luc Mélenchon : « LFI a produit un travail que d’autres forces politiques n’ont pas produit. Ils ont une vision appuyée et cohérente. Quand on demande à un militant insoumis quelle est sa vision du monde, il récite l’avenir en commun et il est capable d’en parler pendant une heure, huit heures même, douze heures s’il est au sommet…” Raphaël Glucksmann n’oublie pas que la tribune a eu des scores parmi les plus élevés à gauche ces dernières années, atteignant 22%, sans jamais se qualifier pour le second tour. Il s’apprête également à entreprendre un vaste tour de France, sur le modèle de sa campagne européenne, à la rencontre de territoires et de gens qu’il connaît peu ou pas du tout. Une manière de briser la glace et de rompre avec l’image d’un Parisien élitiste et déconnecté. Cet été, il a rencontré de nombreux macronistes contestataires (Clément Beaune, Gilles le Gendre, Olivier Véran), a dîné avec certains d’entre eux et s’est entretenu régulièrement avec l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
« La gauche radicale a montré ses limites »
L’ex-essayiste, qui organise pour la première fois sa propre rentrée politique du 4 au 6 octobre à Réole (Gironde) entouré notamment d’Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Cécile Duflot, sait aussi que la concurrence sera rude sur son segment politique. . François Hollande et Bernard Cazeneuve, pour ne citer qu’eux, ont-ils renoncé à toute ambition présidentielle ? Quand la question est posée au premier, il hésite. Il sait qu’il est trop tôt pour le déclarer, que tant de choses peuvent se produire d’ici là. Mais quand même.
L’ancien chef de l’Etat profite de la sortie de son livre Le défi de gouvernerqui retrace l’histoire tumultueuse mais riche de la gauche, pour glisser quelques clins d’œil politiques. « La gauche radicale a montré ses limites »il répète encore et encore, comme pour mieux souligner que seul « une gauche réformiste » a ses chances de gagner. De nouveau député de Corrèze, François Hollande retrouve un rôle actif dans le débat politique national. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Si ses véritables intentions sont difficiles à déterminer, il cherche aussi à mettre en place un affrontement avec le leader insoumis. “Jean-Luc Mélenchon n’est plus dans la même situation qu’en 2022, il a perdu l’auréole de ses 22% à la présidentielle”confie à l’ancien président parisien.
Il en reste un, tout aussi insondable et difficile à prévoir : Bernard Cazeneuve. L’ancien ministre de l’Intérieur, dont le nom a circulé tout l’été pour rejoindre Matignon, ne cache pas sa volonté de retrouver une voix sur la scène nationale. Il participe ce week-end à la rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan) où il doit prendre la parole, avant de poursuivre son tour de France à la rencontre de ses partisans. La création de son mouvement La Convention » a atteint au printemps 2023 l’objectif de fédérer une partie des macronistes déçus et de rassembler l’électorat socialiste habituel. Tout en montrant ses muscles face à un Jean-Luc Mélenchon bien établi. Il y a beaucoup de choses qui divisent ces figures sociales-démocrates, mais elles sont au moins unies par leur commune détestation du leader de La France insoumise.
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